Le gendarme européen de la concurrence va examiner l'investissement de Microsoft dans le pionnier de l'intelligence artificielle générative, OpenAI, signe d'une inquiétude grandissante sur la domination de ce marché crucial par une poignée de géants américains.
La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, est attendue en Californie jeudi et vendredi où elle doit participer à une conférence sur l'antitrust dans le secteur des technologies à Palo Alto et rencontrer plusieurs grands patrons.
Croissance exponentielle
L'IA générative permet de créer en quelques secondes des textes, des photos, des sons ou des vidéos, en réponse à une requête d'un utilisateur, pour un large éventail d'utilisations.
La technologie, dont la croissance devrait être exponentielle, va révolutionner le travail de certaines professions, avec une augmentation de la productivité et un gros impact attendu sur la compétitivité des entreprises.
Mais, compte tenu des moyens financiers gigantesques déployés pour les développer, les autorités de la concurrence s'inquiètent du risque de capture de ces innovations par un petit nombre de géants du numérique comme Microsoft, mais aussi Alphabet, Meta ou encore le chinois Baidu.
L'Union européenne s'est accordée début décembre sur une régulation de l'IA inédite au niveau mondial. Elle doit permettre d'éviter certaines dérives tout en favorisant l'essor du marché.
L'UE s'est aussi dotée d'un règlement des marchés numériques (DMA) qui s'appliquera début mars pour mieux lutter contre les pratiques anticoncurrentielles des mastodontes du secteur.