Le CIO déterminera l'avenir des JO après Paris 2024

15:0122/07/2024, lundi
AFP
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, avec des membres du personnel du CIO lors d'une visite du village olympique, le 22 juillet 2024, à Paris.
Crédit Photo : David Goldman / POOL / AFP
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, avec des membres du personnel du CIO lors d'une visite du village olympique, le 22 juillet 2024, à Paris.

Premiers JO de l'e-sport en Arabie Saoudite, Jeux d'hiver 2034 à Salt Lake City: le CIO doit dessiner mardi et mercredi l'avenir au-delà de Paris-2024, et régler le dossier des JO 2030 percutés par la crise politique française.

Paris est "prêt"


À trois jours de la cérémonie d'ouverture sur la Seine, la 142e session du CIO commencera nécessairement mardi par un éloge des JO de Paris (26 juillet-11 août), après deux éditions assombries par la crise sanitaire.


"Paris 2024 est prêt"
, assurait dès la mi-juin le patron du CIO Thomas Bach, vantant
"l'enthousiasme qu'on sent à travers la ville"
, entre
"sites spectaculaires"
de compétition et anneaux olympiques arrimés à la Tour Eiffel.

Si les préparatifs mobilisent pleinement organisateurs et forces de sécurité, le gros du travail est déjà fait pour le CIO: il s'agissait de
"rassembler le monde"
après deux années scandées par les menaces d'exclusion et de boycotts.

L'instance olympique ne manquera pas de se féliciter d'avoir réuni
"des athlètes venus des territoires de ses 206 comités nationaux olympiques"
: Israéliens et Palestiniens sous leurs couleurs respectives, délégation ukrainienne, équipe afghane paritaire composée de sportifs en exil, et une trentaine de Russes et Biélorusses sous drapeau neutre.

Plus largement, Paris 2024 est la première vitrine de la direction qu'entend prendre l'instance olympique depuis
"l'Agenda 2020"
impulsé il y a dix ans par Thomas Bach: des Jeux réemployant pour l'essentiel des installations existantes, dans le but de réduire leur coût et enrayer la crise des candidatures.

JO 2030: vers un report ?


Mercredi, les membres du CIO sont censés attribuer par un double vote les Jeux d'hiver 2030 et 2034, respectivement aux Alpes françaises et à la ville américaine de Salt Lake City, sans concurrence.


Mais si la désignation de la capitale de l'Utah, déjà hôte des JO 2002, ne fait aucun doute,
"la situation politique rend les choses un peu plus compliquées"
pour le dossier français, reconnaissait samedi Mark Adams, le porte-parole du CIO.

Faute de gouvernement de plein exercice, la France n'a pas pu fournir un document exigé par l'organisation olympique: la garantie de livraison des Jeux, qui doit être signée par le Premier ministre.


Ce contretemps n'implique pas un rejet de la candidature française, d'autant qu'elle a franchi au printemps toutes les étapes requises par le CIO - dont les visites des sites - et que Suède et Suisse apparaissent clairement hors course.


L'instance olympique a en revanche toute latitude pour reporter le vote, par exemple en convoquant une session extraordinaire à l'automne dès que les garanties françaises seront entre ses mains.


L'Arabie Saoudite, ogre sportif


Puissance montante du sport mondial, l'Arabie Saoudite doit décrocher officiellement mardi l'organisation des premiers Jeux olympiques de l'e-sport, à partir de 2025.

Si la périodicité de cette nouvelle compétition - distincte des Jeux classiques - n'est pas encore connue, le CIO a d'ores et déjà annoncé le 12 juillet qu'elle se tiendrait jusqu'en 2037 dans le même pays, un partenariat inédit dans l'histoire olympique.


La monarchie pétrolière renforce un peu plus son poids dans la géopolitique sportive, elle qui multiplie l'accueil de compétitions (foot, Formule 1, équitation, boxe) et doit être officiellement désignée en fin d'année - elle est seule en lice - comme le pays hôte du Mondial-2034 de football.

De manière plus inattendue et largement décriée, le pays doit accueillir les Jeux asiatiques d'hiver de 2029 dans son complexe futuriste en chantier de Neom, projet pharaonique impulsé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui entend développer affaires et tourisme pour réduire la dépendance du royaume aux revenus de l'or noir.


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