La commission de l'agriculture du Parlement européen a rendu mardi un avis négatif sur une proposition de loi imposant des objectifs de réparation des dommages infligés à la nature, un texte-clé du "Pacte vert" qui suscite aussi des réticences des Etats membres.
Si l'essentiel du plan climat de l'UE a été adopté, les négociations sont ardues pour les textes du Pacte vert sur la biodiversité, les pesticides, ou les émissions polluantes des élevages, sur fond d'inquiétudes des agriculteurs.
La Commission européenne a proposé en juin 2022 un projet de législation imposant aux Etats membres des mesures de restauration des écosystèmes d'ici 2030 sur 20% des zones terrestres et maritimes abîmées par la pollution ou l'exploitation intensive, puis d'ici 2050 sur leur totalité.
Le texte contient aussi l'objectif "qu'au moins 10% de la surface agricole de l'Union soit constituée de particularités topographiques à haute diversité à l'horizon 2030" -bandes tampons, haies, arbres fruitiers non traités, mise en gel de surfaces de cultures notamment- pour offrir de l'espace aux pollinisateurs et prévenir l'érosion et l'appauvrissement des sols.
Ce vote doit interpeller la Commission européenne qui a fait la sourde oreille à l'ensemble de nos préoccupations.
En décembre, les ministres européens de l'Environnement s'étaient aussi inquiétés des modalités de ce texte, s'interrogeant notamment sur les disparités nationales, les financements, l'impact socio-économique et la gestion des forêts.