Crédit Photo : Fabrice COFFRINI / AFP
Le logo du géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé lors d'une assemblée générale des actionnaires à Ecublens, près de Lausanne, le 18 avril 2024.
Foodwatch a déposé deux nouvelles plaintes mercredi contre Nestlé et Sources Alma concernant des pratiques de traitement illégales des eaux minérales.
Foodwatch veut obtenir qu'un juge d'instruction se penche sur les pratiques jugées trompeuses du géant Nestlé et du groupe Sources Alma concernant le traitement de leurs eaux minérales, a annoncé l'association de défense des consommateurs.
En janvier, Radio France et Le Monde avaient révélé le recours, en France, pendant de nombreuses années à des traitements interdits pour purifier des eaux minérales vendues en bouteille, touchant possiblement 30 % du secteur.
Nestlé Waters avait reconnu avoir utilisé des systèmes de désinfection interdits (lampe UV, charbon actif) pour maintenir la
de ses eaux des Vosges (Vittel, Contrex et Hépar).
Foodwatch avait déposé une première plainte à Paris visant Nestlé Waters et Sources Alma (Cristaline, St-Yorre, Vichy, etc.), plainte transférée par le parquet de la capitale à celui d'Épinal, qui avait déjà ouvert une enquête préliminaire pour tromperie visant le géant suisse de l'agroalimentaire.
Cette enquête s'est terminée par la signature, le 10 septembre, d'un accord entre Nestlé et le tribunal judiciaire d’Épinal, par lequel le groupe a accepté de payer 2 millions d'euros d'amende ainsi que de
"réparer l'impact écologique",
en échange de l'abandon de toutes poursuites pénales pour les faits commis dans les Vosges.
Pour Foodwatch, cet accord
"permet à la multinationale de s'en tirer en sortant le chéquier".
Face à cette
"affaire de fraude massive qui touche le monde entier depuis des décennies"
, l'association dépose donc deux nouvelles plaintes, cette fois avec constitution de partie civile, ce qui permet généralement d'obtenir la désignation d'un juge d'instruction.
Les plaintes visent à nouveau Nestlé et le groupe Sources Alma, qui produit notamment Cristaline, l'eau la plus vendue en France, et qui fait déjà l'objet d'une enquête préliminaire du parquet de Cusset (Allier).
Le groupe Alma avait, lui, répondu que la procédure à Cusset portait sur des
"faits anciens et isolés propres à certains sites de production"
et assuré que sa marque phare n'était pas concernée.
L'association énumère les faits dénoncés :
"injection de gaz carbonique dans l'eau Chateldon 'naturellement gazeuse' ; recours à du sulfate de fer pour réduire la présence d'arsenic sur le site de St-Yorre et Vichy Célestins ; fraude organisée en recourant à des traitements illégaux depuis des décennies chez Nestlé ; opacité sur le risque sanitaire ; responsabilité des autorités qui ont choisi de se taire".
"La complaisance de l'État dans cette affaire interroge et pose la question de sa responsabilité"
, écrit encore l'association.
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