Des Soudanais à Port-Soudan, le 30 décembre 2024, la ville portuaire de la mer Rouge où siège le gouvernement loyal à l'armée.
Cette année, 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë au Soudan, un pays d’Afrique de l’Est ravagé par un conflit entre deux chefs de guerre, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).
"Parmi eux, environ 772 000 enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère",
a déclaré jeudi soir Eva Hinds, responsable du plaidoyer et de la communication de l’Unicef au Soudan. Il s’agit de la forme de dénutrition la plus mortelle.
De manière générale, le faible accès aux soins médicaux et à l’eau potable, le manque d’hygiène, les pratiques alimentaires inappropriées, en particulier pour les nourrissons, les enfants et les femmes, ainsi que l’insécurité alimentaire sont les principales causes structurelles de la malnutrition aiguë, selon l’Unicef.
La famine a déjà frappé cinq régions du Soudan, selon des agences de l’ONU s’appuyant sur un récent rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
L’IPC prévoit que la famine s’étendra à cinq autres districts de la région occidentale du Darfour d’ici mai. Cette vaste zone a connu les pires violences du conflit. En outre, 17 autres régions de l’ouest et du centre du Soudan sont également menacées de famine.
"Sans un accès humanitaire immédiat et sans entrave permettant une intensification significative de la réponse multisectorielle, la malnutrition risque de s’aggraver dans ces zones"
, a ajouté Mme Hinds.
Depuis vingt mois, le Soudan est plongé dans un conflit violent opposant l’armée aux Forces de soutien rapide (FSR). Ce conflit a causé la mort de dizaines de milliers de personnes, déplacé 12 millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine.
Les Nations Unies qualifient cette crise de
"plus grande crise de déplacement de population au monde"
. Le gouvernement soudanais, aligné sur l’armée, a nié les rapports de famine, tandis que les agences humanitaires dénoncent des blocages bureaucratiques et une violence ininterrompue.
L’armée et les FSR ont été accusées d’utiliser la famine comme arme de guerre.
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