Canada: Les écologistes contre la réouverture de la chasse au grizzli
15:2611/07/2024, jeudi
AFP
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Crédit Photo : Patrick T. FALLON / AFP (Archive)
Un grizzli dans le parc national de Denali, en Alaska.
Les écologistes dénoncent la réouverture de la chasse au grizzli en Alberta, après 18 ans d'interdiction, craignant des impacts sur cette espèce menacée.
Plusieurs associations de protection de l’environnement dénoncent la réouverture
"inacceptable",
après 18 ans d'interdiction, de la chasse ciblée du grizzli dans la province canadienne de l'Alberta, craignant les impacts sur cette espèce d'ours menacée.
"La chasse n'est pas une méthode de gestion acceptable pour une espèce menacée",
a déclaré dans un communiqué Devon Earl de l'Alberta Wilderness Association, qui a lancé mercredi une campagne pour s'y opposer
. "Une chasse au trophée pourrait réduire à néant tous les progrès réalisés".
La réouverture controversée de la chasse au grizzli
La chasse de ces mammifères classés comme menacés en 2010 par la province de l'Ouest canadien était interdite depuis 18 ans.
"Depuis, nous avons vu un certain rétablissement des populations de grizzlis"
, a précisé cette spécialiste de la protection de la nature.
Le nombre de grizzlis est passé de 800 à plus de 1.150 aujourd'hui, rapportent les autorités provinciales,
"ce qui les a poussés à se déplacer vers des zones rurales plus peuplées"
.
Cette situation a généré un
"nombre croissant d'interactions négatives"
souligne la province, qui veut
"mettre fin aux attaques dangereuses et mortelles des grizzlis contre les personnes et le bétail".
L'Alberta rapporte 104 attaques d'ours noirs et de grizzlis entre 2000 et 2021.
Le gouvernement conservateur de la province a discrètement publié un arrêté le 17 juin qui stipule qu'une
"autorisation de gestion"
permettant de chasser sera accordée si un ours est impliqué dans un conflit avec un humain, ou si l'animal se trouve dans une
"zone de préoccupation".
Dénonçant l'absence d'annonce officielle et de consultation publique, l'Alberta Wilderness Association demande au gouvernement de l'Alberta de revenir sur sa décision.
Il existe
"une approche beaucoup plus scientifique"
que la chasse pour gérer ce type de situation, croit Devon Earl, citant un programme visant à protéger le bétail avec notamment l'installation de clôtures électriques.