Ce sommet se tiendra un peu plus d'un mois après le début d'une contre-offensive des forces ukrainiennes sur le front, aux gains pour l'instant modestes, en raison d'un manque d'aviation et de munitions d'artillerie.
Après avoir reçu dimanche le président polonais Andrzej Duda à Loutsk dans l'Ouest de l'Ukraine, Zelensky a indiqué que les deux dirigeants avaient convenu de
"travailler ensemble pour obtenir le meilleur résultat possible pour l'Ukraine"
lors du sommet.
La Pologne est l'un des principaux soutiens de Kiev et estime que l'Ukraine doit recevoir des
de la part des autres membres de l'Otan, à défaut d'une adhésion accélérée.
Zelensky comme le chef de l'Otan Jens Stoltenberg ont reconnu que cette perspective était improbable avant la fin de la guerre avec la Russie.
Le président américain Joe Biden, qui est arrivé dimanche soir au Royaume-Uni pour une étape avant le sommet, s'est montré inflexible sur la question.
Je ne pense pas qu'elle soit prête à faire partie de l'Otan.
Biden a également souligné qu'il n'y avait pas d'unanimité parmi les alliés sur la perspectives de faire entrer Kiev
"au beau milieu d'une guerre"
.
"Nous serions en guerre contre la Russie, si c'était le cas",
a-t-il alerté dans une interview à la chaîne américaine CNN à propos de l'Ukraine,
Le démocrate espère en revanche profiter du sommet pour convaincre la Türkiye d'accepter la candidature de la Suède à l'Otan.
Il aura une rencontre en tête-à-tête à Vilnius avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan et dès dimanche les deux présidents se sont entretenus par téléphone à ce sujet, a précisé la présidence turque.
Au téléphone, Biden
a "exprimé son souhait d'accueillir la Suède dans l'Otan le plus tôt possible"
, a indiqué la Maison Blanche. Erdoğan a lui insisté sur le besoin de davantage réprimer le terrorisme en Suède pour avoir le soutien d'Ankara, selon la présidence turque.
Pour certains observateurs, le feu vert turc à l'entrée de la Suède dans l'Alliance est conditionné à la livraison d'avions de combat américain F-16 à Ankara.
Commandants ukrainiens rapatriés
Samedi marquait le 500e jour de l'invasion russe.
Zelensky a rapatrié de Türkiye plusieurs commandants du régiment Azov, faits prisonnier par la Russie puis échangés, et qui devaient rester en Türkiye jusqu'à la fin de la guerre, selon un accord passé entre Moscou et Kiev.
Célébrés comme des héros en Ukraine mais honnis en Russie, leur retour en Ukraine a provoqué la colère du Kremlin, dont le porte-parole Dmitri Peskov a déclaré qu'il s'agissait
"d'une violation directe"
de l'accord.
L'un des officiers de ce régiment proche des milieux ultranationalistes ukrainiens, Denys Prokopenko, cité par l'agence de presse Interfax-Ukraine, a déclaré d'emblée qu'il allait retourner au front.
"C'est pourquoi nous sommes revenus en Ukraine. C'est notre objectif principal"
, a déclaré Prokopenko, qui, avec ses autres compagnons d'armes, vivait en Türkiye depuis septembre.
Les chefs de la diplomatie russe et turque, Sergueï Lavrov et Hakan Fidan, ont évoqué la question dimanche lors d'un appel téléphonique, selon Moscou.
Lavrov a aussi averti son homologue que les livraisons d'armes à Kiev mettait le pays sur une
"trajectoire destructrice"
, des mots inhabituellement critiques entre les deux partenaires.
La guerre en Ukraine, qui a démarré le 24 février 2022, a fait 9.000 morts parmi les civils, dont 500 enfants, selon l'ONU qui estime que le bilan des victimes pourrait être bien plus élevé.
L'Ukraine a obtenu vendredi des États-Unis la promesse de lui livrer des bombes à sous-munitions, une arme très controversée.
Ces armes, interdites dans de nombreux pays, sont très critiquées car elles tuent à l'aveugle en dispersant des petites charges explosives avant ou après l'impact et accusée de faire de nombreuses victimes civiles collatérales.
Biden a affirmé que la décision de livrer ces bombes avait été
mais représentait
.
Le Royaume-Uni a appelé samedi à
"décourager leur utilisation"
, tout comme le Premier ministre cambodgien Hun Sen qui a rappelé dimanche
"l'expérience douloureuse"
de son pays, frappé par les États-Unis au début des années 1970.
"Ce serait le plus grand danger pour les Ukrainiens pendant de nombreuses années"
, a écrit Hun Sen sur Twitter, alors que le Cambodge a fait face à des dizaines de milliers de personnes mutilées ou tuées par ces bombes.
Selon les Américais, Kiev s'est engagé à utiliser ces munitions uniquement sur le territoire ukrainien. Le secrétaire d'État Antony Blinken a échangé dimanche avec son homologue ukrainien qui a donné encore
, selon lui.
La Russie a dénoncé samedi cette décision comme un
face à
de la contre-offensive ukrainienne. Moscou a estimé que Washington se rend ainsi
des victimes civiles que ces bombes feront.