Crédit Photo : Nhu Y / AFP
L'ancien ministre de la Santé du Vietnam, Nguyen Thanh Long, est conduit au tribunal par la police pour son procès anti-corruption sur des pots-de-vin de production de kits de test Covid, à Hanoi, le 3 janvier 2024.
L'ex-ministre vietnamien de la Santé a été condamné à 18 ans de prison vendredi, tandis que des dizaines d'autres responsables de la santé et d'hommes d'affaires écopaient eux aussi de peines de prison pour leur rôle dans la vente de kits de test Covid-19 surfacturés.
Dans le cadre du scandale Viet A, du nom de l'entreprise semi-privée qui fabriquait les kits, de hauts fonctionnaires auraient conclu des accords portant sur plusieurs millions de dollars afin de fournir aux hôpitaux et aux communautés locales du matériel de dépistage à des prix largement gonflés.
Le Vietnam s'est d'abord distingué par l'efficacité de sa réponse à la pandémie de Covid-19, mais des fonctionnaires ont ensuite été pris en flagrant délit d'empocher de l'argent provenant de sociétés organisant des vols de rapatriement et des campagnes de tests.
À l'issue d'un procès de dix jours à Hanoï, un tribunal a déclaré la quasi-totalité des 38 accusés coupables de corruption, d'abus de pouvoir ou d'autres chefs d'accusation.
Nguyen Thanh Long, ministre de la Santé de 2020 à 2022, a été condamné à 18 ans de prison pour avoir accepté des pots-de-vin d'une valeur de 2,25 millions de dollars.
Plus tôt dans la semaine, lors de son dernier discours devant le tribunal, M. Long a déclaré qu'il
"regrettait et ressentait de la douleur en raison de la fraude"
qu'il avait commise.
Son avocat a fait valoir que l'ancien ministre n'avait pas demandé les pots-de-vin, mais qu'il avait simplement reçu l'argent
"en remerciement d'une affaire lucrative"
.
L'ancien maire de Hanoi, Chu Ngoc Anh, a été condamné à trois ans de prison pour
"violation des règles de gestion des biens de l'État"
.
D'autres fonctionnaires notamment ont été condamnés à des peines allant de 2 à 15 ans de suspension.
L'escroquerie aurait rapporté quelque 172 millions de dollars à l'entreprise qui fabriquait les kits de test surfacturés, dont 34 millions de dollars auraient été utilisés pour corrompre des fonctionnaires.
Le PDG de l'entreprise, Phan Quoc Viet, a été condamné vendredi à 29 ans de prison pour corruption et violation des règles en matière d'appels d'offres, après qu'un tribunal militaire lui a déjà infligé 25 ans de prison en décembre.
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