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Des bannières de campagne électorale sont photographiées dans le quartier populaire de Ndjili à Kinshasa le 15 décembre 2023.
À Kinshasa, Goma et Lubumbashi, les électeurs, entre espoir et scepticisme, aspirent à des élections pacifiques en RDC, exprimant des préoccupations sur la transparence et la possibilité de changement dans un contexte électoral tendu avec près de 44 millions d'électeurs appelés aux urnes.
Ils sont pour le changement ou la continuité, pleins d'espoir ou sans aucune illusion, mais tous, à Kinshasa la capitale, Goma ou Lubumbashi dans l'est, veulent croire à des élections sans violence et correctement organisées mercredi en République démocratique du Congo. Flory Tshimanga, 32 ans prédit:
Demain ce sera calme, c'est au moment des résultats qu'il pourrait y avoir des problèmes.
"Pour qui je vais voter? je ne le dis pas, je ne veux pas me faire tabasser"
, ajoute le vendeur de crédits téléphoniques rencontré par l'AFP mardi à Kinshasa, tout près du siège de la Commission électorale (Céni).
Dans un climat tendu, près de 44 millions d'électeurs, sur environ 100 millions d'habitants, sont appelés à élire leur président, ainsi que leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux.
A la présidentielle, le chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, à qui la Céni a attribué le 20 comme numéro de candidature, brigue un second mandat face à 18 postulants issus d'une opposition morcelée, qui n'a pas su s'entendre sur un candidat commun pour aborder cette élection à un seul tour.
Après un mois de meetings et de promesses, la campagne s'est achevée lundi à minuit. Mardi est, officiellement du moins, un jour de
, de réflexion et de derniers réglages pour l'organisation du quadruple scrutin, véritable casse-tête logistique dans l'immense pays de 2,3 millions de km2.
"On nous a assuré que le matériel serait dans les bureaux de vote"
, déclare, confiant, Eric Ikoma, fonctionnaire, qui porte sous sa chemise à moitié boutonnée un tee-shirt à l'effigie du président sortant.
Au rond-point Kintambo Magasin, dans l'habituelle agitation du matin, beaucoup de Kinois interrogés disent qu'ils vont voter pour le numéro 20, même si, paradoxalement, ils veulent du
.
Comme Gédéon Panzu, 27 ans, receveur dans un minibus jaune de transport en commun appelé
. "Pendant son premier mandat, il n'a pas pu faire ce qu'il aurait voulu, à cause du Covid", estime le jeune homme. Mais pendant le deuxième,
"il va opérer des miracles"
.
Sous l'œil des supporters de Félix Tshisekedi, Joséphine Guyguy, 59 ans, enseignante, n'est pas très à l'aise mais se lance: elle va voter pour
.
Elle ne prononce pas le nom, mais le 3, c'est Moïse Katumbi, l'ancien gouverneur du Katanga (sud-est), considéré comme le principal challenger du président sortant.
"Il faut choisir le meilleur, avec le numéro 3 on a l'espoir"
, confirme-t-elle.
A l'autre bout du pays, à Lubumbashi, fief de Moïse Katumbi, Mulumba Kalombo, vendeur à la sauvette de 46 ans, n'hésite pas une seconde et votera pour lui. Car
, lance-t-il.
"Demain j'irai voter pour le changement, quand bien même les résultats sont connus d'avance..."
, déclare dans la même ville du sud-est minier Syrile Mulaj, 67 ans, politologue de formation, qui ne donnera toutefois pas le nom du candidat de son choix. Il rappelle:
Quant à Mélissa Feza, 53 ans, licenciée en langue et littérature française, elle n'ira pas voter. Aucun des candidats ne l'a convaincue mais en plus, selon elle,
"c'est un scrutin de façade"
.
"Du temps perdu pour moi"
, lâche-t-elle.
A Goma, grande ville de l'est de la RDC au cœur des conflits qui déchirent la région depuis près de 30 ans, la méfiance est grande.
"Que Dieu nous aide, afin que celui pour qui nous allons voter soit celui qui sera proclamé"
, demande Eric Mumbere, jeune chômeur de 27 ans.
"Il y a beaucoup de souffrances avec le président actuel"
, dit-il.
Whitney, un
(vendeur de carburant) rencontré au rond-point Instigo de la capitale provinciale du Nord-Kivu, ne croit pas une seconde à la transparence de l'élection.
"Qu'on le vote ou pas, il va passer"
, affirme-t-il à propos de Félix Tshisekedi.
De son côté, Espérance Mazika, 50 ans, vendeuse de maïs dans l'ouest de Goma et mère de 9 enfants, ne sait pas trop si elle pourra voter. Comme pour des milliers d'autres Congolais, sa carte d'électeur s'est effacée.
, constate-t-elle simplement, même si la Céni assure que tout Congolais inscrit sur les listes électorales pourra voter.
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