Le changement de ton du candidat, déjà assuré du soutien de sa base conservatrice, est flagrant.
Ces derniers jours, l'ancien président s'est ainsi targué d'avoir remodelé le programme des républicains, notamment sur l'avortement, bien conscient que son parti ne dispose pas du soutien de la majorité de l'opinion publique sur cette question.
Le milliardaire, qui sera couronné jeudi comme le candidat des républicains à la présidentielle lors d'une grande convention, a aussi répudié ces derniers jours un document controversé baptisé "Projet 2025".
Ce manuel préconise entre autres des expulsions de millions de migrants et le démantèlement de certaines agences fédérales -- des idées que Donald Trump a lui-même défendues.
Qu'importe.
Le républicain a tenu par deux fois au cours des derniers jours à critiquer les idées "absolument ridicules et abominables" du document -- sans préciser lesquelles.
Il répète à qui veut l'entendre qu'il incarne "le parti du bon sens", un appel du pied délibéré pour accueillir des électeurs de tous bords.
La stratégie du candidat septuagénaire est claire.
Donald Trump s'est hissé au pouvoir en 2016 grâce, entre autres, à une opération séduction bien huilée auprès de la droite religieuse, à qui il a offert de nombreuses victoires. Malgré sa défaite en 2020, cet électorat lui est en grande partie resté fidèle.
En plus du fond, Donald Trump a fait preuve d'une certaine retenue sur la forme. Le républicain, connu pour ses frasques et ses propos incendiaires, est ainsi resté plutôt en retrait des débats sur l'état de santé de Joe Biden.
Mais pour Julian Zelizer, professeur à l'université de Princeton, il ne faut pas être dupe.