Le nombre de victimes dans les rangs russes, intialement estimé à 63, a été revu à la hausse après la découverte de nouveaux corps dans les ruines d'un bâtiment à Makiïvka, visé par une frappe ukrainienne le 1er janvier à 00H01 (22H01 GMT), a indiqué le général russe Sergueï Sevrioukov dans un message vidéo diffusé par le ministère russe de la Défense.
Fait inhabituel en Russie, où les pouvoirs publics restent discrets sur les pertes militaires en Ukraine, environ 200 personnes se sont réunies avec l'aval des autorités à Samara (centre), d'où étaient originaires certains des soldats tués, pour pleurer les morts lors d'une cérémonie orthodoxe.
L'état-major ukrainien a confirmé lundi avoir mené la frappe le soir du Nouvel an sur Makiïvka, située à l'est de la ville séparatiste de Donetsk.
Le président russe Vladimir Poutine n'a pas encore réagi publiquement à la frappe.
Le général russe Sergueï Sevrioukov a affirmé que ses forces avaient détruit plusieurs lance-missiles ukrainiens à Droujkivka, dans la région de Donetsk, et tué 200 Ukrainiens et mercenaires étrangers après l'attaque de Makiïvka. L'Ukraine a de son côté fait état d'un mort et de la destruction d'une patinoire.
Le département des communications stratégiques des forces armées ukrainiennes a quant à lui affirmé que près de 400 soldats russes ont été tués à Makiïvka.
L'annonce de ces lourdes pertes a immédiatement provoqué des critiques en Russie envers le commandement militaire, accusé notamment par l'ancien responsable séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, d'avoir entreposé des munitions dans ce bâtiment non protégé.
Les reporters de guerre russes, de plus en plus influents, ont affirmé que des centaines de personnes auraient été tuées à Makiïvka et accusent les hauts commandants militaires de n'avoir tiré aucune leçon de leurs erreurs passées.
Sur les réseaux sociaux, certains ont accusé les autorités russes de minimiser le nombre de morts.
L'annonce de la frappe de Makiïvka est intervenue après un Nouvel An marqué par des bombardements russes sur Kiev et d'autres villes, qui ont fait cinq morts et des dizaines de blessés.
Après une série de revers militaires sur le terrain et d'attaques ukrainiennes ayant visé le territoire russe et la Crimée annexée, Moscou a opté à partir d'octobre pour le bombardement d'infrastructures en Ukraine, provoquant régulièrement des coupures d'électricité, de chauffage et d'eau.