Tunisie: 27 migrants d'Afrique subsaharienne morts, 83 secourus après deux naufrages

17:412/01/2025, jeudi
AFP
La Tunisie, tout comme la Libye voisine, est devenue un point de départ majeur pour les migrants cherchant à atteindre l’Europe. Certaines zones de son littoral se trouvent à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa.
Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
La Tunisie, tout comme la Libye voisine, est devenue un point de départ majeur pour les migrants cherchant à atteindre l’Europe. Certaines zones de son littoral se trouvent à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa.

Au moins 27 migrants originaires d'Afrique subsaharienne ont perdu la vie, et 83 autres ont été secourus mercredi au large des côtes de Tunisie, après le naufrage de deux embarcations de fortune tentant de rallier clandestinement l'Europe, ont annoncé jeudi les autorités locales.

Selon un responsable de la Garde nationale, environ 110 migrants étaient à bord des deux embarcations, parties de la côte près de Sfax dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier.
"Des opérations sont en cours pour rechercher d'autres migrants portés disparus"
, a-t-il indiqué sous couvert d'anonymat.

Zied Sdiri, directeur régional de Protection civile à Sfax, a précisé à la presse que parmi les 27 corps repêchés au large de l’archipel des Kerkennah figurent des femmes et des enfants. Sur les 83 survivants secourus par les gardes-côtes tunisiens, 15 ont été transférés à l’hôpital pour des soins.

La Tunisie, tout comme la Libye voisine, est devenue un point de départ majeur pour les migrants cherchant à atteindre l’Europe. Certaines zones de son littoral se trouvent à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa.


Dans un communiqué publié jeudi, la Garde nationale a confirmé le bilan tragique, ajoutant qu’un bébé figure parmi les victimes. Parmi les personnes secourues se trouvent 17 femmes et 7 enfants. Les deux embarcations ont été retrouvées à environ cinq kilomètres des îles Kerkennah, l’une ayant chaviré, l’autre ayant coulé pour des raisons encore inconnues.

Multiples naufrages récents


La Méditerranée centrale reste l'une des routes migratoires les plus meurtrières au monde. Plusieurs naufrages ont eu lieu récemment, aggravés par des conditions météorologiques défavorables.


Le 31 décembre, deux migrants tunisiens, dont un enfant de cinq ans, ont perdu la vie après une panne sur leur embarcation. En décembre 2024, des tragédies similaires avaient déjà coûté la vie à 20 migrants au large de Sfax et à 15 autres dans la même région.

Un rapport publié mercredi par l'Unicef a révélé que plus de 2.200 personnes, dont 1.700 sur la route de Méditerranée centrale, ont trouvé la mort ou disparu en 2024.
"Ce bilan inclut des centaines d'enfants, représentant une personne sur cinq qui migre via cette route"
, a précisé l'agence.

Contexte politique et économique


Les départs de Tunisie ont augmenté après des campagnes anti-migrants alimentées par un discours du président Kais Saied en 2023.


Tandis que des milliers de migrants subsahariens ont été rapatriés, les tentatives d'émigration clandestine ont aussi concerné des Tunisiens, confrontés à une grave crise économique et à des tensions politiques.

L'Union européenne a conclu un partenariat avec la Tunisie en juillet 2023, comprenant une aide budgétaire de 150 millions d'euros et 105 millions d'euros pour lutter contre l’immigration irrégulière. Ces mesures ont entraîné une baisse de 60 % des débarquements sur les côtes italiennes en 2024, selon l'agence italienne Nova.


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