Tunisie: une journée de colère estudiantine et lycéenne en solidarité avec Gaza

19:5818/10/2023, mercredi
MAJ: 18/10/2023, mercredi
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Crédit photo: AA
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Une série de manifestations massives a éclaté dans plusieurs villes et régions tunisiennes, mercredi, en réaction au bombardement israélien qui a visé l'hôpital Al-Ahli Baptiste de Gaza et coûté la vie, mardi soir, à des centaines de Palestiniens.

La correspondante d'Anadolu sur place a constaté l'afflux de milliers d'étudiants et de lycéens des établissements secondaires et universitaires de la capitale Tunis, devant le siège de l'ambassade de France située au centre-ville de Tunis avant de longer l'emblématique avenue, Habib Bourguiba, brandissant des drapeaux palestiniens et tunisiens, et scandant des slogans de soutien à Gaza et à la cause palestinienne et d'autres dénonçant
"l'inaction de la communauté internationale face à l'injustice".

Le rassemblement a été organisé initialement à l'appel de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET) (organisation syndicale indépendante), mais il a été également marqué par la présence de plusieurs composantes de la société civile, de partis et de figures emblématiques de la scène politique tunisienne.


"Après l'attaque perpétrée par l'entité sioniste à Gaza en bombardant l'hôpital Al-Ahli Baptiste, l'Union générale des étudiants de Tunisie appelle toutes les composantes de la scène estudiantine à organiser une journée de colère contre le silence et l'inaction arabe et islamique face aux massacres perpétrés contre les civils en Palestine"
, lit-on dans le communiqué de l'UGET, publié mardi soir.

Dans une déclaration à Anadolu, Sarah, étudiante en médecine à Tunis a fermement condamné les attaques israéliennes contre Gaza exprimant la disponibilité des médecins tunisiens à se rendre en Palestine pour secourir les victimes palestiniennes.


"Nous sommes prêts à aller en Palestine pour aider les malades et les blessés même si ça nous coûterait nos vies. C'est l'heure de l'action ! Qu'attendons-nous alors que l'entité sioniste poursuit sans relâche ses massacres contre le peuple palestinien"
, a-t-elle souligné.

De son côté, Amal, lycéenne, a affirmé que les cours sont à l'arrêt, depuis deux jours, dans son lycée en banlieue nord de Tunis.
"La cause palestinienne occupe les esprits des élèves et des professeurs. Nous menons de nombreuses actions et mobilisations ainsi que des campagnes de dons pour le peuple palestinien. Nous fustigeons l'inertie de la communauté internationale face à l'injustice que subit le peuple palestinien exproprié de ses terres et massacré par l'occupant israélien"
, s'est-elle indignée.

Présence politique dans les manifestations propalestiniennes


S’exprimant au micro d’Anadolu, le secrétaire général et ancien député du mouvement "Echaâb", Zouhair Maghzaoui, a réaffirmé la position ferme du mouvement qui condamne les attaques de
"l'entité sioniste contre les Palestiniens appelant toutes les voix libres à se tenir aux côtés du peuple palestinien et à faire pression sur la communauté internationale pour mettre fin aux crimes perpétrés par les forces d’occupation israéliennes dans la Bande de Gaza"
.

Le mouvement "Echaâb" qui a aussi pris part à la manifestation en soutien aux Palestiniens, plaide en faveur du projet de loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël et souhaite
"une sanction exemplaire pour toute personne inculpée de normalisation avec l'entité sioniste"
, a-t-il indiqué.

Et Maghzaoui d'ajouter:


Nous voulons que cette guerre prenne fin pour pouvoir acheminer les aides humanitaires aux Palestiniens.

Il convient de noter qu’une proposition de loi visant à criminaliser la normalisation avec Israël a été examinée par la Commission parlementaire des droits et libertés en Tunisie le 11 octobre.


En effet, toute personne inculpée de normalisation avec l’entité sioniste serait condamnée de deux à cinq ans d’emprisonnement assortie d’amendes de dix à cent mille dinars (3 000 à 31 000 dollars). Pareil pour toute tentative de normalisation qui serait également passible des mêmes sanctions.

Plus de 500 personnes ont été tuées dans une frappe aérienne israélienne sur l'hôpital Al-Ahli Baptiste, mardi, a déclaré à Anadolu le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, Ashraf al-Qudra.


Pour le douzième jour consécutif, Israël continue de pilonner Gaza, coupant l'approvisionnement de la bande en eau, en électricité, en nourriture et en médicaments, ce qui a déclenché des avertissements régionaux et internationaux d'une double catastrophe humanitaire, parallèlement aux raids intensifs israéliens et aux arrestations dans les villes et localités de Cisjordanie occupée.


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