Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
Le siège du parti d'Ennahdha, à Tunis.
Le mouvement tunisien Ennahdha a appelé, samedi, les autorités du pays à libérer "toutes les personnes détenues pour des raisons politiques ou dans des affaires d'opinion".
C'est ce qu'a déclaré le mouvement, suite à l'arrestation du journaliste Ziad Al-Hani, dans le contexte de ses déclarations dans une émission de radio dans laquelle il critiquait la ministre du Commerce, Kulthum ben Rjab.
Ennahdha a exprimé sa solidarité avec le journaliste Al-Hani,
"après que le procureur de la République près le tribunal de première instance à Tunis a ordonné sa détention (arrestation pour enquête). Ennahdha a rappelé que le journaliste avait exprimé son opinion sur le comportement de certains départements administratifs et a commenté la performance des représentants du gouvernement".
Le parti d'obédience islamique a condamné l'arrestation du journaliste et l'a qualifiée
estimant que
"la liberté de la presse et d'expression est un acquis qui ne doit être ni compromis ni négligé".
Le mouvement exigeait
"la libération de Ziad Al-Hani et de toutes les personnes détenues pour des raisons politiques ou dans des affaires d'opinion".
Ennahdha a souligné que
"le quatrième pouvoir est un pilier du système démocratique et que les restrictions imposées par le pouvoir exécutif conduisent à un déséquilibre des pouvoirs".
Le mouvement a dénoncé
"les efforts des autorités pour faire taire les voix libres et contestataires, notamment les journalistes, les blogueurs et les influenceurs".
Jeudi, les autorités sécuritaires ont arrêté le journaliste Al-Hani à son domicile et l'ont soumis à une enquête pour
"insulte à l'égard de la ministre du Commerce"
, selon ce qu'a rapporté le Syndicat des journalistes tunisiens.
Dans une émission sur la radio privée IFM, Al-Hani a critiqué la ministre du Commerce pour
"la bureaucratie qui fait obstacle aux projets de développement"
et a exigé qu'elle démissionne.
Au cours de l'année 2023, la police a arrêté plus de 20 personnalités politiques de premier plan, dont le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et certaines d'entre elles font face à des accusations de
"complot contre la sécurité de l'État"
, ce que l'opposition rejette catégoriquement.
À plusieurs reprises, le président tunisien Kais Saied a souligné l'indépendance du système judiciaire de son pays, tandis que l'opposition l'accuse d'utiliser la justice pour poursuivre ceux qui s'opposent aux mesures exceptionnelles décrétées en 2021, et qui ont provoqué une grave crise politique dans le pays.
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