Depuis le 20 janvier dernier, la ville de Yaoundé, capitale du Cameroun, est le théâtre d'une opération de grande envergure lancée par le conseil municipal visant à libérer les emprises de la voie publique. Cette initiative, bien que saluée par certains usagers de la route, soulève de nombreuses questions et tensions parmi les acteurs économiques de la ville, notamment les vendeurs ambulants.
Un contexte encombré
Yaoundé, jadis encombrée par des commerces ambulants, va probablement voir sa physionomie changer lentement mais sûrement. Les rues et trottoirs, autrefois envahis par des étals portables, des brouettes et des porte-tout, ont été l'objet d'une attention particulière de la part des autorités locales.
Une décision controversée
La décision d'interdire la vente ambulante dans plus de 15 lieux de la capitale a été accueillie avec scepticisme par les concernés. En effet, malgré les efforts déployés par la mairie, de nombreux vendeurs continuent d'occuper les principales artères de la ville, défiant ainsi les nouvelles réglementations. Ce phénomène témoigne d'une résistance face à une mesure jugée par certains comme une attaque contre leur moyen de subsistance.
Le marché Mokolo, situé dans le 2e arrondissement de Yaoundé, illustre parfaitement cette situation. Bien qu'un vaste hangar ait été aménagé pour recaser les vendeurs ambulants, ceux-ci rechignent à s'y installer.
Les nouveaux espaces de vente
Les nouveaux hangars, qui peuvent accueillir jusqu'à 1500 places, offrent des conditions d'exploitation améliorées. Le coût de l'espace est fixé à 5000 francs CFA par mois pour un mètre carré, avec un comptoir à disposition. Cependant, parmi les 1300 vendeurs ambulants recensés, beaucoup hésitent à rejoindre ces nouveaux espaces.
Certains d'entre eux expliquent que des présidents d’associations dissuadent les sauveteurs de s’installer, craignant que cela mette fin à leur propre business. Ces derniers collectent de l'argent auprès des vendeurs ambulants qui occupent encore la chaussée, sans jamais rendre compte à la communauté urbaine.
Une vision à long terme
Le projet de la mairie s'inscrit dans une vision à long terme de réaménagement urbain. En créant des espaces dédiés aux commerçants, les autorités espèrent non seulement désengorger les rues, mais aussi améliorer les conditions de travail des vendeurs.
S’agissant du Marché Mokolo à titre illustratif, des bureaux de coordination, un nouveau poste de police, une infirmerie et 20 vigiles présents en permanence ont également été mis en place pour garantir la sécurité des biens des commerçants.
Un communiqué difficile à appliquer et à faire appliquer
Malgré ces enjeux, nombreux sont ceux qui continuent d’exercer leur activité sur la voie publique, au risque d’encourir des sanctions.
Rappelons qu’il y a quelques jours, un drame a endeuillé la ville de Yaoundé: un agent de la police municipale a été mortellement agressé par des mototaximen dans le quartier de Tsinga, lors d’une opération de saisie de véhicule, les mototaxis étant interdits d’emprunter certaines artères de la ville. Cet événement tragique souligne les risques encourus par les forces de l’ordre dans l’application de certaines mesures dans la capitale.
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