Le roi de Thaïlande a ouvert lundi la session parlementaire issue du vote du 14 mai qui a vu la défaite cinglante du camp pro militaire face à une opposition prodémocratie pourtant incertaine de pouvoir former un gouvernement.
En effet, malgré sa large victoire dans les urnes et une majorité à la chambre basse, la coalition menée par le parti réformiste Move Forward (MFP) devra aussi compter sur les voix du sénat, nommé par l'armée, pour voir son candidat accepté au poste de Premier ministre.
Dans une brève allocution préparée à l'avance, le roi Maha Vajiralongkorn, qui règne sous le nom de Rama X, a rappelé aux députés en uniforme blanc leur devoir de représenter le peuple thaïlandais. Il a déclaré:
Le progrès de la nation dépendra de vos capacités intellectuelles et de votre honnêteté.
Mais les observateurs ont remarqué un remodelage des institutions monarchiques visant à renforcer son pouvoir, depuis son accession au trône en 2016.
Le parti a fait campagne et séduit en particulier la jeunesse avec une série de promesses qui faisaient écho aux manifestations prodémocratie de 2020.
Parmi elles, la fin de la conscription militaire et la réforme du controversé crime de lèse-majesté qui punit sévèrement toute critique de la monarchie.
Sa coalition avec huit partis, dont le puissant Pheu Thai, contrôlé par la richissime famille Shinawatra, dispose d'une majorité de 312 sièges à la chambre basse, mais doit recueillir les voix de 64 sénateurs pour passer.
Plusieurs sénateurs ont déjà annoncé qu'ils ne voteraient pas pour Pita, mais celui-ci et son parti se disent malgré tout confiants dans leur capacité à obtenir le poste.
Une autre question épineuse attend Pita, l'enquête ouverte contre lui par la commission électorale pour déterminer s'il était bien habilité à se présenter aux élections en raison des actions qu'il détenait dans une société de médias aujourd'hui disparue, ce qui est interdit par la loi électorale.