En Thaïlande, où le roi Maha Vajiralongkorn est quasi-divinisé, seul Move Forward ose prôner une réforme de la loi sur la diffamation royale, sujet tabou sous peine d'accusations de lèse-majesté.
La Cour constitutionnelle thaïlandaise a approuvé une demande de la commission électorale visant à dissoudre le principal parti d'opposition, Move Forward, pour des accusations liées à sa promesse de réformer la loi de lèse-majesté, a-t-elle annoncé mercredi.
Cette nouvelle étape procédurale resserre l'étau autour du mouvement progressiste, vainqueur des législatives de mai 2023 autour d'un programme de rupture jugé trop radical par ses opposants.
Move Forward a quinze jours pour soumettre sa défense aux juges, a indiqué la Cour constitutionnelle dans le communiqué.
Sa promesse phare de vouloir réformer la loi de lèse-majesté, considérée comme hors de contrôle et trop sévère, a provoqué un retour de bâton judiciaire, au nom de la stabilité de la monarchie.
Une décision de la Cour constitutionnelle, en janvier dernier, a assimilé cette politique à une tentative de renverser l'Etat. Cette décision a provoqué la requête de la commission électorale, soumise aux juges début mars.
En Thaïlande, où le roi Maha Vajiralongkorn bénéficie d'un statut de quasi-divinité, seul Move Forward défend ouvertement une réforme de la diffamation royale, un sujet tabou qui peut valoir à ceux qui l'évoquent des accusations de lèse-majesté.
Le parti, incarné par Pita Limjaroenrat, visage populaire du renouveau politique, reflète les aspirations au changement des jeunes générations, après une quasi-décennie de domination par les généraux qui ont renforcé le pouvoir de l'establishment militaro-royaliste.
Bien qu'il ait récolté une majorité de sièges au Parlement, Mowe Forward n'a pas réussi à former une coalition gouvernementale, en raison de règles constitutionnelles jugées biaisées en faveur des élites traditionnelles.
La Cour constitutionnelle est impliquée dans plusieurs des crises qui secouent la Thaïlande de manière récurrente depuis plusieurs décennies.
Elle avait notamment prononcé en 2020 la dissolution de Future Forward, l'ancêtre de Move Forward, et banni de la vie politique son chef de file. Ce verdict avait été à l'origine de manifestations géantes réclamant la refonte d'un système jugé opaque.
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