Le MFP a bouleversé l'ordre politique thaïlandais lors des élections législatives de mai.
La percée de cette formation réformiste a réveillé de vieilles divisions en Thaïlande, où le pouvoir reste aux mains des élites économiques et militaires attachées au roi, en dépit de l'aspiration au changement exprimée dans les urnes par les nouvelles générations.
Le parti, incarné par Pita Limjaroenrat, personnalité télégénique qui détonne sur la scène politique thaïlandaise, est le seul dans le pays à évoquer ouvertement une réforme de la loi sur la lèse-majesté.
Cette législation, considérée comme l'une des plus sévères au monde, expose les accusés à de lourdes peines pour un champ très large de délits. Elle peut s'appliquer pour des actions commises à l'extérieur du royaume.
Face à son succès électoral, ses adversaires ont formé une coalition hétéroclite pour l'exclure du pouvoir, soulignant la dangerosité selon eux de Move Forward pour la monarchie.
La décision de la commission électorale fait suite à un jugement rendu fin janvier par la Cour constitutionnelle du royaume.
Elle avait estimé que la volonté du parti de réformer la législation sur la lèse-majesté équivalait à une tentative de renversement de la monarchie, et lui avait ordonné de retirer ce projet de son programme.
Les juges n'avaient pas prononcé de sanction explicite, mais au lendemain de cette décision de justice, deux requêtes avaient été déposées auprès de la commission électorale pour demander la dissolution du parti.
Il n'y a pas de délai fixé pour la décision de la Cour, mais dans une précédente affaire, elle s'était prononcée quelques mois après la demande de la commission électorale.
Mi-janvier, un tribunal avait condamné en appel un activiste à 50 ans de prison pour une série de publications sur Facebook jugées diffamatoires envers le roi Maha Vajiralongkorn et sa famille, une peine record.