Tchad: suspension des salaires des enseignants grévistes

19:0420/12/2023, Wednesday
MAJ: 20/12/2023, Wednesday
APANEWS
Des élèves manifestant devant le Lycée de Walia à Ndjamena au Tchad, le 13 décembre 2016.
Crédit Photo : STRINGER / COLLECTIF CA DOIT CHANGER / AFP (Archive)
Des élèves manifestant devant le Lycée de Walia à Ndjamena au Tchad, le 13 décembre 2016.

Le gouvernement tchadien a suspendu les salaires des milliers d'enseignants en grève pour le mois de novembre 2023, conformément à ses menaces, selon le comité de crise du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), déclarant que "le vrai combat ne fait que commencer".

Le comité de crise du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) a indiqué que
"le vrai combat ne fait que commencer"
.

Au Tchad, des milliers d'enseignants grévistes n'ont pas vu leurs salaires du mois de novembre 2023 virés dans leurs banques. Selon le comité de crise du SET, le gouvernement a mis en exécution sa menace de suspension des salaires des grévistes.

À plusieurs reprises, le gouvernement a manifesté son intention de suspendre les salaires des enseignants qui continuent à observer la grève. D'après les autorités, les dispositions de la Loi 32 promulguée le 31 décembre 2016 leur donnent le droit d'agir dans ce sens. L'article 15 de cette loi dispose que:
"les journées non prestées pour cause de grève ne donnent pas lieu à rémunération. Les salaires des journées non prestées sont à la charge des syndicats initiateurs du mouvement de grève, sauf si le motif de la grève résulte d'un retard généralisé de paiement de salaire (...)"
.

"Chers camarades, le Premier ministre Saleh Kebzabo, le ministre Moussa Kadam et leurs complices viennent de mettre en exécution leurs menaces en suspendant les salaires de nous grévistes. Que cela ne nous décourage pas, camarades. Ils viennent de mettre de l'huile sur le feu"
, a écrit Djimoudouel Faustin, président du comité de crise du SET, dans un message à ses collègues enseignants.

En mettant à exécution la menace, le président du comité de crise du SET estime que
"le gouvernement a montré sa faiblesse"
.
"C'est le vrai combat qui a commencé et nous devons foncer jusqu'à la victoire finale"
, incite-t-il ses camarades.

Depuis le 2 novembre, le système éducatif tchadien est paralysé par une grève lancée par le SET. Cette grève qui est par la suite levée a valu la destitution du bureau exécutif du SET. Un comité de crise mis sur pied a reconduit la grève, cette fois-ci sèche. Malgré l'appel à la reprise des activités académiques lancées par le ministère de l'Éducation et de la Fédération Nationale des Associations des Parents d'Elèves (FENAPET), le comité de crise est resté droit dans ses bottes.

Cette interruption des cours a contraint le ministère de l'Éducation nationale à revoir le calendrier scolaire. Les congés du premier et du deuxième trimestre sont ainsi écourtés de deux jours seulement, alors qu'ils étaient prévus pour dix jours. Le ministère a justifié cela par le souci de compenser les heures perdues.


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