L'ex-président de Taïwan Ma Ying-jeou est arrivé en Chine lundi pour la première visite en plus de sept décennies d'un dirigeant, en fonctions ou sortant, de l'île que revendique Pékin, un déplacement que le parti majoritaire à Taipei a jugé "regrettable".
Cette visite de 12 jours ne prévoit pas de rencontres officielles, a prévenu le bureau de M. Ma, dont l'objectif est surtout de rendre hommage à ses ancêtres et de promouvoir les échanges de la jeunesse.
M. Ma est l'un des principaux dirigeants du Kuomintang (KMT), qui siège actuellement dans l'opposition à Taïwan et prône un resserrement des liens avec la Chine, tout en niant être favorable à Pékin.
Il a été accueilli à l'aéroport de Shanghai par des responsables du gouvernement central et de la municipalité, a rapporté l'agence d'Etat Chine nouvelle.
Son voyage intervient au lendemain de la décision du Honduras de rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan, au profit de Pékin, qui considère l'île comme partie intégrante de son territoire à récupérer un jour.
Taïwan et la Chine se sont séparées en 1949 à la suite d'une guerre civile remportée par le parti communiste chinois.
L'élection présidentielle de Taïwan opposera l'an prochain le KMT et le DPP.
Sous la présidence de M. Ma, entre 2008 à 2016, les relations entre les deux rives du détroit s'étaient améliorées, culminant avec un sommet avec le dirigeant chinois Xi Jinping à Singapour en 2015.
Sous le mandat de Mme Tsai, Pékin a intensifié la pression militaire, économique et diplomatique sur Taïwan, éliminant neuf des alliés de Taïwan, de sorte qu'il ne reste plus que 13 pays qui reconnaissent l'île sur le plan diplomatique.