Le président du Suriname, Chandrikapersad Santokhi. Crédit: TIMOTHY A. CLARY / AFP
Le président du Suriname Chan Santokhi a annoncé dimanche vouloir un retour à la normale sur le plan économique après les émeutes contre la vie chère qui ont ébranlé le pays deux jours auparavant.
"Nous pensons que l'économie doit connaître un retour à la normale aussi rapidement que possible"
, a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée très attendue, les Surinamais voulant savoir si le travail reprendra lundi.
"Nous estimons que le sentiment de sécurité a été sérieusement altéré par les troubles. Il a donc été décidé de renforcer la sécurité"
, a ajouté le président.
La ministre de l'Education Marie Levens a précisé que les cours seront suspendus lundi mais que les enseignants devront être présents au sein des écoles.
Le vice-président Ronnie Brunswijk s'est quant à lui exprimé dans les deux langues locales pour appeler les anciens à convaincre les jeunes à ne pas prendre part aux violences.
"Si les choses deviennent incontrôlables, les jeunes en particulier en souffriront. Nous ne voulons perdre personne. Il s'agit de notre peuple et nous ne voulons pas que ces choses nous arrivent. Le président et moi voulons que la société continue à vivre en paix"
, a-t-il lancé.
Entre 1.000 et 2.000 personnes ont manifesté vendredi contre les hausses de prix des produits alimentaires, de l'essence et de l'électricité mais la protestation a ensuite dégénéré en émeute avec des manifestants qui ont tenté d'entrer dans le Parlement. Des pillages ont ensuite eu lieu dans le centre-ville tout proche.
Selon le bilan officiel actualisé dimanche soir, 143 personnes ont été interpellées depuis vendredi. Sur ce nombre, 74 restent détenues alors que les autres ont été libérées à l'issue de leur interrogatoire.
Parmi les personnes en détention, l'organisateur de la manifestation, l'activiste politique Stephano
Biervliet, qui s'est rendu librement à la police samedi pour témoigner.
Son avocat a diffusé un communiqué dans lequel le militant appelle
et assure que les violences et la tentative de pénétrer dans l'Assemblée nationale ont été perpétrées par
"un groupe auquel il n'appartenait pas"
.
Le ministre de la Justice Kenneth Amoksi a déclaré à la presse être convaincue que les violences sont le fruit d'une
"action coordonnée (...) Collectivement et simultanément, on ne peut que conclure que c'est planifié"
.
L'ONU s'est dit
et a appelé à un
entre tous les acteurs, dans un communiqué de Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.
Petit pays de 600.000 habitants du nord-est de l'Amérique du Sud, le Suriname est plongé dans une grave crise économique, avec une inflation galopante et une dette extérieure qui a explosé. L'ex-colonie néerlandaise attend avec impatience l'exploitation de réserves de pétrole qui s'annoncent importantes.
Le gouvernement prévoyait des réformes fiscales avec notamment la suppression des subventions pour l'électricité, l'eau et l'essence.
Le président Santokhi est sous le feu de l'opposition, mais il souligne que, dans le cadre du programme de restructuration économique prévu par le programme du Fonds monétaire international, il doit réduire les coûts.
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