Un tribunal du Nicaragua a déclaré mercredi 94 personnalités de l'opposition vivant en exil, dont l'écrivain et ancien vice-président Sergio Ramirez, de "traîtres à la Nation", déchéance de nationalité à la clé.
Outre M. Ramirez, qui fut vice-président de Daniel Ortega dans les années 1980 et vit en exil en Espagne, cette mesure judiciaire concerne l'évêque catholique Silvio José Baez, les ex-guérilleros sandinistes Luis Carrion et Monica Baltodan, l'écrivain Gioconda Belli et la militante des droits de l'homme Vilma Nuñez.
La liste des personnes sanctionnées comprend également des hommes politiques de différents partis et formations d'opposition, d'anciens fonctionnaires, d'ex-guérilleros, des militants d'ONG et des journalistes d'opposition.
La semaine dernière, le gouvernement nicaraguayen avait libéré et expulsé dans la foulée vers les Etats-Unis 222 prisonniers également déchus de leur nationalité et de leurs droits civiques.
Près de 200 entités (ONG, associations, organisations humanitaires) ont été à ce jour dissoutes par les autorités nicaraguayennes depuis la crise ouverte en 2018 par les manifestations contre le gouvernement de Daniel Ortega qui ont fait au moins 355 morts, selon la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH).
Le gouvernement accuse les ONG dissoutes de recevoir des fonds de l'étranger pour fomenter un coup d'Etat avec le soutien des Etats-Unis.
Daniel Ortega, un ex-guérillero sandiniste âgé de 76 ans a été élu en novembre 2021 pour un quatrième mandat consécutif lors d'un scrutin d'où étaient absents tous ses adversaires potentiels de poids, ceux-ci ayant été arrêtés ou contraints à l'exil.