Soudan: au moins 20 civils tués par des roquettes ou des obus

13:3623/07/2023, Pazar
MAJ: 23/07/2023, Pazar
AFP
Crédit Photo: AFP
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Au moins 20 civils ont été tués au cours de tirs et combats au Darfour, et dans la ville d'El-Obeid, au Kordofan-Nord voisin, ont rapporté samedi les syndicats d'avocats et de médecins dans le Soudan en guerre.

"Lors d'échanges de tirs de roquettes entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR), 16 civils ont été tués vendredi à Nyala",
chef-lieu du Darfour-Sud, a déclaré le syndicat des médecins sur la base d'un
"premier bilan provisoire".

Au moins un civil y a été abattu par un sniper, a-t-il ajouté.


Quatre autre civils ont été tués et 45 personnes ont été blessées, à El-Obeid, ville située à 350 km au sud de Khartoum, lors de tirs d'obus sur et aux abords d'hôpitaux, a indiqué le syndicat dans un communiqué.


D'après la même source, des affrontements ont débuté vendredi matin à El-Obeid où un obus est tombé dans la cour de l'hôpital universitaire de la ville, tandis que d'autres ont explosé dans le périmètre de trois autres établissements de santé.


L'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo sont entrées en guerre le 15 avril.


Depuis fin avril, le conflit a gagné le Darfour-Ouest puis le Darfour-Sud, faisant 3.000 morts, selon un bilan largement sous-estimé.

Théâtre dans les années 2000 d'une guerre civile, le Darfour est le fief des FSR. Les combats se sont longtemps concentrés à El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest où l'ONU soupçonne des
"crimes contre l'humanité".

Les affrontements se poursuivent également à Khartoum et gagnent désormais sa très grande ceinture: samedi pour la première fois, des habitants ont signalé des raids de l'armée de l'air sur des villages du nord de l'Etat d'al-Jazira.


Cette immense étendue fertile au sud de Khartoum accueille une importante part des 3,3 millions de déplacés et réfugiés de la guerre. 

Si le conflit s'étend davantage dans cette zone, ces populations seraient forcées de fuir de nouveau, prédisent des ONG, et les humanitaires qui commençaient tout juste à les aider seraient contraints de redéployer leurs maigres ressources ailleurs - ce qui impliquerait de nombreuses autorisations.


Pour les experts, les deux camps visent à étendre le champ de bataille.
"Les FSR ont l'avantage à Khartoum depuis les premiers jours et ne cessent de le renforcer",
note le centre de recherche International Crisis Group (ICG).

L'armée a lancé le 15 juillet une offensive majeure, notamment sur la banlieue industrielle de Khartoum-Nord, dont des quartiers entiers ont été rasés par les avions,
"mais elle a spectaculairement échoué",
poursuit-il. 

En face, les FSR tentent de sécuriser leurs canaux d'approvisionnement en hommes et en armes en s'efforçant de contrôler la route reliant le Darfour à Khartoum.


Des représentants des belligérants sont toujours en Arabie saoudite pour une hypothétique reprise des négociations en vue d'un cessez-le-feu. Vendredi soir, Khartoum a démenti
"toute information faisant état d'une trêve proche".

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