Des frappes aériennes ont visé dimanche Khartoum et des combats font rage dans la région du Darfour (ouest), au moment où la guerre entre l'armée et les paramilitaires au Soudan entame son quatrième mois, sans aucun signe d'apaisement.
Une formation de résistance civile locale a affirmé qu'une de ces frappes avait fait cinq morts et 17 blessés, sans préciser l'origine du tir.
Des habitants ont signalé que des drones des FSR avaient visé le plus grand hôpital de Khartoum, au lendemain d'une attaque similaire contre le même établissement ayant fait cinq morts et 22 blessés selon l'armée.
Combats au Darfour
Plusieurs sources ont fait état de massacres de civils et d'assassinats à caractère ethnique au Darfour, imputés aux paramilitaires et aux milices arabes alliées.
Au début des années 2000, le général Daglo, alors à la tête des miliciens arabes Janjawid, avait mené la politique de la terre brûlée contre des minorités ethniques au Darfour sur ordre de l'ex-dictateur Omar el-Béchir.
La guerre y a fait environ 300.000 morts, selon l'ONU, et les Janjawid ont officiellement donné naissance en 2013 aux FSR.
Les atrocités de l'époque ont valu à M. Béchir d'être inculpé par la Cour pénale internationale, notamment pour génocide.
Le procureur général de la Cour a lancé une nouvelle enquête sur les crimes de guerre présumés commis pendant les combats actuels, en particulier les violences sexuelles et les ciblages de civils en raison de leur appartenance ethnique.
Reprise des négociations ?
Plusieurs cessez-le-feu - systématiquement violés dès leur entrée en vigueur - ont été conclus ces derniers mois sous l'égide des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, mais les médiateurs saoudiens et américains ont ajourné en juin les négociations.
Les FRS n'ont fait aucun commentaire sur l'éventuelle reprise des négociations.
Selon l'ONU, le conflit a déjà fait plus de 2,4 millions de déplacés à l'intérieur du pays et 740.000 autres personnes ont fui vers les pays voisins du Soudan, dont beaucoup sont eux-mêmes confrontés à des crises économiques ou à l'instabilité politique.