Des enfants musulmans jouent après la prière de l'Aïd Al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré du Ramadan, dans une aire de jeux à Mogadiscio, en Somalie, le 13 mai 2021.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a exhorté vendredi le Parlement somalien à rejeter un amendement constitutionnel qui revient selon elle à baisser l'âge de la majorité de 18 à 15 ans, affirmant qu'un tel changement risque "d'affaiblir la protection des droits des enfants".
Les changements proposés, qui doivent être discutés samedi au Parlement, distinguent l'âge de la maturité dès 15 ans de l'âge de la responsabilité, à partir de 18 ans,
"ce qui suggère que toute personne de moins de 18 ans resterait protégée par les normes de la justice pour mineurs"
, a affirmé HRW dans un communiqué.
Mais pour l'ONG de défense des droits humains,
"dans la pratique, ce nouvel âge de la majorité risque de renforcer les ambiguïtés existantes dans la loi somalienne autour de l'âge de la majorité, ce qui pourrait accroître la vulnérabilité des enfants".
"L'amendement proposé visant à fixer l'âge de 'maturité' à 15 ans exposerait particulièrement les filles à un plus grand risque de mariage, ce qui affecte leur santé, notamment leur santé reproductive, leur accès à l'éducation et leur protection contre d'autres formes d'abus",
a affirmé HRW.
Selon l'organisation internationale
"Girls Not Brides"
(Filles, pas épouses), en Somalie, pays de la Corne de l'Afrique et l'un des moins développés de la planète, 36% des filles sont mariées avant 18 ans, et 17% avant 15 ans.
L'adoption de cet amendement serait également selon l'ONG
"contraire aux obligations de la Somalie au titre de la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, qui définit un enfant comme toute personne âgée de moins de 18 ans".
Selon HRW,
"les enfants sont depuis longtemps soumis à des arrestations, à des détentions et à des peines de prison comme des adultes".
La Somalie est confrontée depuis plus de 16 ans aux Shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui mènent une insurrection meurtrière visant à renverser le gouvernement somalien soutenu par la communauté internationale.
HRW a déploré, au cours du premier mandat du président Hassan Cheikh Mohamoud, que les autorités somaliennes ont
"traité des garçons soupçonnés d'appartenance aux Shebab comme des adultes, en violation du droit international. Les agences de renseignement ont menacé, battu et, dans certains cas, torturé les garçons en détention. Les tribunaux militaires ont également jugé des enfants comme des adultes".
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