En réponse à l'invalidation de la candidature de Karim Wade à l'élection présidentielle, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et Karim Wade ont publié une déclaration le 21 janvier, portant de graves accusations à l’encontre de deux juges du Conseil constitutionnel, Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye. Le PDS suspecte ces juges de corruption, sans toutefois fournir de détails précis.
Mais ces spéculations visent surtout le candidat de la coalition BBY (Benno Bokk Yakar) Amadou Ba, qui, selon Karim Wade, serait derrière l'invalidation de sa candidature via ces connexions douteuses avec des membres du Conseil Constitutionnel.
Ce mercredi, l’assemblée nationale sénégalaise a voté la création de la commission parlementaire pour enquêter sur ces allégations malgré le rejet de ces accusations par le Conseil Constitutionnel via un communiqué il y a quelques jours.
Pour plusieurs analystes et internautes sénégalais, le but majeur des députés de la coalition BBY est de changer de candidat: Amadou Ba ne fait absolument pas l'unanimité au sein du parti et, en plus de multitudes de candidatures pour la présidentielle venant de leur camp, certaines personnalités comme le ministre Mame Mbaye Niang, ont rejeté le choix porté sur le Premier ministre.
En interne, Macky Sall dont Amadou Ba serait loin d'être le choix de cœur pour les analystes sénégalais, n'aurait plus de bonnes relations avec son Premier ministre, perçu comme le candidat de la France et des partenaires occidentaux à cette présidentielle. De plus, les membres de BBY semblent être conscients du fait qu’Amadou Ba est loin de pouvoir gagner l’élection présidentielle, lui qui manque considérablement de popularité.
De ce fait, alors que plusieurs députés de BBY et du PDS ont demandé le report de l'élection présidentielle du 25 février, lors de la plénière de ce mercredi, l'intention est claire pour certains: les accusations contre les juges du Conseil Constitutionnel visent à créer de fausses conditions d'une instabilité institutionnelle pour faire reporter l'élection, en usant abusivement de l'article 52 de la Constitution qui donne les pleins pouvoirs au Président de la République.
Sa demande de mise en liberté provisoire pour lui permettre de faire campagne pour la présidentielle a été d'ailleurs rejetée ce mercredi, par le doyen des juges, selon un communiqué de sa coalition.