La figure de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko a été arrêtée le 28 juillet 2023, ont déclaré deux membres. Crédit photo: SEYLLOU / AFP
Le gouvernement sénégalais a justifié jeudi la détention de l'opposant Ousmane Sonko, candidat à l'élection présidentielle de 2024, et la dissolution de son parti par ses nombreux "appels à l'insurrection" et la "promotion de la violence".
Entre 2021-2023,
"les appels à l’insurrection du Pastef (le parti de M. Sonko) ont fait plus de morts que dans toute l’histoire politique du Sénégal de 1960 à 2023"
, a déclaré le ministre porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, lors d'une rencontre avec la presse.
"Nous avons un mouvement politique qui n'a qu’un triptyque: l’invective, la manipulation et la violence"
, a-t-il dit, qualifiant le parti de M. Sonko de
"symbole de la division et de la violence"
.
Le gouvernement n'est pas, selon lui, lié à une décision de justice pour dissoudre un parti créé à la suite d'une simple
"autorisation administrative"
.
M. Sonko est depuis lundi en détention préventive pour différents chefs d'inculpation dont des appels à l'insurrection. La dissolution de son parti a été annoncée le même jour par le ministère de l'Intérieur dans un communiqué ayant imputé à l'opposant de nombreux morts entre mars 2021 et juin 2023 et
"des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés".
La coalition de l'opposition dont fait partie M. Sonko a dénoncé jeudi
de ce dernier,
"son placement sous mandat de dépôt sur des bases fallacieuses"
et
de son parti, dans un communiqué.
Elle appelle les
"Sénégalais à se mobiliser pour défendre la Constitution et les libertés fondamentales"
, dans ce communiqué.
Le placement en détention de M. Sonko a provoqué des mouvements de protestation. Au moins trois morts avaient été rapportées cette semaine dans le sud du pays et dans la banlieue de Dakar avant l'attaque à l'engin incendiaire mardi d'un bus ayant fait deux morts.
M. Sonko en est à sa troisième procédure judiciaire avec sa détention qui compromet sa participation à la présidentielle de 2024. Il a été condamné le 1er juin dans une autre affaire à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs et six mois avec sursis en appel pour diffamation contre un ministre, en mai.
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