Crédit Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Un manifestant tient un drapeau palestinien devant des policiers anti-émeute du Corps républicain de sécurité (CRS) français lors d'un rassemblement organisée par l'organisation "France Palestine Solidarité" à Paris, le 27 mai 2024
Lors de la dernière partie de son entretien avec Anadolu, Richard Wagman, président d'honneur de l'Union juive française pour la paix (UJFP), a abordé la situation intérieure en France, où il constate une répression accrue des militants et syndicalistes, notamment ceux qui soutiennent la cause palestinienne. Wagman voit dans ces actions une dérive autoritaire inquiétante qui étouffe les voix dissidentes.
"En France, on assiste à une criminalisation des mouvements sociaux, en particulier ceux qui s'opposent aux politiques néolibérales du gouvernement ou qui expriment leur soutien aux Palestiniens"
, a déclaré Wagman. Il a souligné que les forces de l'ordre répriment de plus en plus les manifestants, souvent en recourant à la violence, et que de nombreux militants sont poursuivis en justice. Et d'ajouter:
Aujourd'hui, militer pour la justice sociale ou la paix devient un acte dangereux. L'État ne tolère plus la dissidence.
Wagman a également mentionné la situation des syndicalistes, qui sont particulièrement visés par cette répression.
"Les syndicalistes sont de plus en plus souvent ciblés par des mesures disciplinaires, voire des arrestations lors des manifestations"
, a-t-il expliqué, en insistant sur le fait que cette répression témoigne d'un recul inquiétant des libertés fondamentales.
Il y a un véritable climat de peur qui s'est installé en France, et cela reflète une érosion de nos droits les plus essentiels.
Dans un contexte international, Wagman a lié cette répression en France à d'autres questions évoquées lors de l'interview.
Il a critiqué l'inaction de la communauté internationale face aux violences commises à Gaza et réaffirmé que la couverture médiatique biaisée du conflit israélo-palestinien contribuait à masquer la gravité de la situation sur le terrain.
"La communauté internationale, par son silence, se rend complice des crimes commis contre les Palestiniens"
, a-t-il déclaré.
Enfin, Richard Wagman a rappelé que, bien qu'il considère légitime le droit des Palestiniens à résister à l'occupation israélienne, certaines actions du Hamas, comme les attaques contre des civils israéliens, doivent être condamnées.
"La résistance palestinienne est légitime, mais les attaques contre des civils israéliens sont des crimes de guerre, et elles ne peuvent être tolérées"
, a-t-il affirmé.
Malgré cette répression croissante en France, Wagman conclut en soulignant que
"la lutte pour la justice, qu'elle soit sociale ou internationale, ne peut être étouffée".
Pour rappel, de nombreux syndicalistes, politiciens, militants et humoristes français sont ou ont été poursuivis par la Justice française, notamment pour
après avoir fait des déclarations en faveur de la cause palestinienne.
Les bombardements israéliens se poursuivent depuis près d'un an dans la bande de Gaza, suite à une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre 2023.
Plus de 42 500 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus 95 000 autres blessés, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.
Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza
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