La conservatrice maltaise Roberta Metsola a été réélue mardi à la présidence du Parlement européen, renouvelé en juin et où l'extrême droite renforcée convoite des postes malgré ses divisions et un "cordon sanitaire" revendiqué.
Cette plénière à Strasbourg, qui a entamé une nouvelle législature de cinq ans avec "l'Hymne à la Joie" de Beethoven, sera marquée jeudi par un vote pour reconduire Ursula von der Leyen comme présidente de la Commission européenne.
Issue du PPE (droite), première force politique du Parlement, et troisième femme à occuper cette fonction après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine, Roberta Metsola s'était notamment distinguée par son soutien très actif en faveur de l'Ukraine.
Et elle insiste:
Il faut un Parlement fort dans une union forte (...) maintenir la pression pour garantir notre droit d'initiative (face à la Commission), améliorer nos pouvoirs de contrôle et d'enquête.
La désignation mardi, via des scrutins complexes à plusieurs tours, des 14 vice-présidents du Parlement - chargés d'animer des sessions en orchestrant votes et prises de parole - sera particulièrement scrutée en raison des exigences des deux grands groupes d'extrême droite.
Leggeri, l'un des vice-présidents?
ECR, le groupe d'extrême droite Conservateurs et réformistes européens (78 eurodéputés) associé à la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, comptait un vice-président depuis 2022: il en exige désormais deux, malgré les résistances de la gauche.
Selon la clé de répartition habituelle, deux vice-présidences leur reviennent.
Parmi les Patriotes, certains profils suscitent la controverse, dont celui du général italien Roberto Vannacci, issu de la Ligue de Matteo Salvini et auteur d'un livre truffé de déclarations misogynes et anti-migrants.
A contrario, les élus d'ECR eux-mêmes, volontiers atlantistes et favorables au soutien militaire à l'Ukraine - à la différence des Patriotes -, pourraient être dans le jeu dans la répartition des postes.
Ecologistes courtisés
Si la coalition PPE-socialistes-libéraux obtient la majorité absolue de 361 eurodéputés dont elle a besoin jeudi pour être reconduite, la dirigeante allemande doit aussi parer aux défections significatives attendues lors d'un scrutin à bulletins secrets à l'issue très serrée.
De quoi la pousser à solliciter le soutien des écologistes (53 sièges), qui exigent des engagements sur le Pacte vert.
Voire à compter sur des élus d'ECR. Or, libéraux, socialistes et Verts s'opposent farouchement à tout recours à ECR pour conforter la cheffe de l'exécutif européen.
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