Les Libériens ont commencé à voter mardi pour dire s'ils reconduisent à la présidence l'ancienne gloire du foot George Weah, au bilan critiqué, ou s'ils lui préfèrent le vétéran Joseph Boakai malgré son âge.
Ce second tour de la présidentielle s'annonce serré entre deux candidats déjà opposés en 2017, quand M. Weah l'avait emporté avec plus de 61%.
Au-delà du choix de la personne qui dirigera ce pays pauvre de cinq millions d'habitants en quête de paix et de développement, après les années de conflit et d'épidémie d'Ebola, l'un des enjeux est le déroulement pacifique et régulier de l'élection et l'acceptation des résultats.
Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia créée en 2003 (et partie en 2018) pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace.
La commission électorale a 15 jours pour publier les résultats, mais l'affaire pourrait prendre moins de temps, dit un de ses responsables, Samuel Cole.
Quelle participation?
L'entre-deux-tours a surtout consisté pour les deux camps à obtenir le ralliement des électeurs des 18 autres candidats, dont aucun n'a atteint 3%.
M. Weah conserve son aura d'unique Africain désigné Ballon d'or, la plus prestigieuse récompense individuelle du foot. L'ancien gamin des bidonvilles de Monrovia a l'image d'un homme abordable et pacifique.
Il se réclame de son action en faveur de l'éducation et de l'électrification des foyers, de la construction de routes et d'hôpitaux. Il promet de continuer à œuvrer au développement d'un des pays les plus pauvres de la planète.
M. Weah a dirigé le pays pendant la pandémie de Covid-19 et la crise économique.
Ses détracteurs lui reprochent de n'avoir pas tenu ses promesses. Ils l'accusent d'être déconnecté des réalités de ses concitoyens qui se débattent avec hausses des prix et pénuries.
Avertissement américain
M. Boakai, qui lui impute l'aggravation d'une corruption réputée endémique, promet de développer les infrastructures, d'attirer les investisseurs et les touristes, et d'améliorer la vie des plus pauvres.
Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l'ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu M. Weah il y a six ans.
La campagne a aussi été marquée par de la désinformation.