ÉDITION:

Le Kremlin veut "comprendre d'abord" ce qu'est le sommet de la paix évoqué par l'Ukraine

La rédaction
15:3016/07/2024, mardi
AFP
Le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine.
Crédit Photo : VALERY SHARIFULIN / POOL / AFP
Le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine.

Le Kremlin a réagi mardi avec circonspection aux propos du président ukrainien qui a ouvert la veille la porte à des pourparlers avec Moscou, pour la première fois depuis le printemps 2022, en évoquant une présence russe à un futur sommet de paix.

Volodymyr Zelensky a assuré lundi être favorable à la présence de Moscou à un prochain sommet, après la conférence organisée en Suisse, mi-juin, sur la paix en Ukraine qui avait réuni des dizaines de chefs d'État et de gouvernement mais dont la Russie avait été exclue.


Dans une interview à la chaîne Zvezda, diffusée mardi sur Telegram, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré:


Le premier sommet pour la paix n'était pas du tout un sommet pour la paix. Donc, visiblement, il faut d'abord comprendre ce qu'il (M. Zelensky) entend par là.

M. Zelensky a, lui, affirmé vouloir présenter en novembre - mois de l'élection présidentielle aux Etats-Unis - un
"plan"
pour
"une paix juste"
, après près de deux ans et demi d'un conflit à grande échelle qui a fait des centaines de milliers de victimes.

Dans la foulée, il a dit souhaiter un autre sommet sur la paix en Ukraine auquel Moscou pourra cette fois-ci participer.
"Je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet"
, a-t-il annoncé.

C'est la première fois toutefois depuis l'échec de pourparlers au printemps 2022, dans la foulée de l'assaut russe du mois de février, que Volodymyr Zelensky émet l'idée de discussions avec la Russie sans retrait russe préalable du territoire ukrainien.

Sur le front, aucune percée décisive d'un des deux camps n'est en vue, même si d'intenses combats, très meurtriers, se poursuivent quotidiennement.


L'armée russe, plus nombreuse et disposant d'une puissance de feu supérieure, grignote petit à petit du terrain dans l'Est du pays.


Election américaine


L'Ukraine, Volodymyr Zelensky en tête, répète régulièrement vouloir recouvrer sa souveraineté sur l'ensemble des territoires occupés par son voisin russe, y compris la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014.


Le président russe a pour sa part répété à maintes reprises ses conditions, rejetées par Kiev et ses alliés: l'abandon des quatre régions dont Moscou revendique l'annexion en plus de la Crimée et la garantie que l'Ukraine renonce à rejoindre l'Otan.

Les Occidentaux diraient que c'est aux responsables ukrainiens de décider quand et comment ils souhaiteraient discuter avec la Russie. Ils insisteraient aussi, tout comme Kiev, sur le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.


Le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, qui selon lui, le Kremlin n'a montré aucun signe de vouloir une solution diplomatique au conflit, a réagi lundi:


S'ils veulent inviter la Russie au sommet, nous les soutiendrons.

L'issue de l'élection présidentielle aux États-Unis, principal allié de l'Ukraine, pourrait cependant jouer un rôle important dans la suite du conflit.


Le républicain Donald Trump, qui a vanté la politique de Vladimir Poutine par le passé, a promis de mettre un terme à la guerre en quelques semaines s'il était élu début novembre, laissant craindre à certains qu'il puisse réduire l'aide américaine, un soutien aujourd'hui indispensable à l'Ukraine. 

Plusieurs tentatives de médiation et de négociations ont échoué par le passé.


Dans les premières semaines de la guerre en Ukraine en 2022, des délégations russe et ukrainienne s'étaient rencontrées au Bélarus, puis en Türkiye, pour essayer de parvenir à un accord de paix. En vain.

En février 2023, la Chine, alliée de la Russie, avait aussi présenté son propre plan de paix pour l'Ukraine, sans toutefois que Moscou et Kiev ne s'en emparent pour faire reprendre les discussions.


Enfin, Kiev et ses alliés ont aussi rejeté l'appel à ce que l'Ukraine cesse le feu lancé par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, seul interlocuteur de Moscou dans le camp occidental et dont le pays occupe actuellement la présidence tournante de l'Union européenne, qui s'est rendu début juillet à Kiev puis à Moscou.


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