RDC: cri d'alarme du CICR face à de nouveaux déplacements de populations

10:035/06/2024, mercredi
AFP
Des personnes déplacées par la guerre se rassemblent pour regarder une délégation de fonctionnaires de l'ONU visitant le camp de déplacés de Bulengo, près d'une ligne de front à la périphérie ouest de Goma, le 17 avril 2024.
Crédit Photo : ALEXIS HUGUET / AFP
Des personnes déplacées par la guerre se rassemblent pour regarder une délégation de fonctionnaires de l'ONU visitant le camp de déplacés de Bulengo, près d'une ligne de front à la périphérie ouest de Goma, le 17 avril 2024.

Le Comité international de la Croix-Rouge a dû suspendre son assistance en vivres à des milliers de déplacés dans l'est de la République démocratique du Congo, à cause de combats qui ont provoqué de nouveaux déplacements de populations, a annoncé mardi le CICR.

En milieu de semaine dernière, les combats entre la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, et les forces gouvernementales de la RDC, appuyées notamment par des groupes armés dits
"patriotes",
se sont rapprochés de Kanyabayonga, sur le front nord du conflit en cours depuis fin 2021 dans la province du Nord-Kivu.

Située à une centaine de km au nord de Goma, la ville compte plus de 60 000 habitants, auxquels se sont ajoutés des dizaines de milliers de déplacés, chassés de chez eux ces derniers mois par l'avancée des rebelles.


Le CICR avait lancé le 24 mai dernier une distribution d'aide alimentaire en faveur des déplacés à Kanyabayonga. Mais l'organisation humanitaire a suspendu l'opération le 30 mai, après avoir porté assistance à environ 29 000 personnes, sur un total de 58 000 personnes ciblées, précise dans un communiqué l'antenne du CICR de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

"Face à des combats qui se rapprochent, de nombreux ménages se sont de nouveau déplacés",
explique le texte.
"Nous sommes inquiets pour ces populations. À chaque nouveau déplacement, elles sont rendues encore plus vulnérables",
alerte dans le communiqué Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma.

Des villages situés au nord de Kanyabayonga ont vu affluer des dizaines de milliers de personnes, ont constaté plusieurs sources locales.

"Ils vivent dans des conditions inhumaines, n'ayant ni à manger, ni argent, ni articles ménagers essentiels...",
a confirmé à l'AFP un responsable local.
"La situation est très critique",
s'est inquiété un bourgmestre.

Mardi, des combats se sont poursuivis à environ 5 km au sud de Kanyabayonga, a indiqué un habitant.


Les affrontements s'étaient déplacés vendredi jusque dans la ville mais, selon des sources locales, les rebelles avaient été repoussés.

Appuyé par des unités de l'armée rwandaise, le M23 s'est emparé en deux ans et demi de vastes pans de territoire, allant jusqu'à encercler presque entièrement Goma, où ont afflué des centaines de milliers de déplacés.


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