Les Palestiniens déplacés redoutent une éventuelle opération militaire israélienne à Rafah, une ville située dans le sud de la bande de Gaza, craignant qu'elle ne débouche sur des massacres et des crimes de génocide visant les civils. Malgré ces appréhensions largement partagées, les Palestiniens interrogés par le correspondant d'Anadolu rejettent fermement toute tentative de les déplacer en dehors de la bande de Gaza. Ils affirment leur attachement à leurs terres et préfèrent "mourir à Gaza plutôt que d'être déplacés vers le Sinaï égyptien".
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a annoncé mercredi que l'armée israélienne était en train de préparer une opération militaire à Rafah. De son côté, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré lundi que Rafah était la prochaine cible de l'armée après Khan Younès.
Depuis que l'armée israélienne a demandé aux habitants du nord et du centre de la bande de Gaza d'évacuer leurs habitations pour se rendre au sud du territoire, la ville de Rafah est devenue le dernier refuge pour les Gazaouis. Dans cette ville remplie de tentes, près de 1,5 million de Palestiniens se sont entassés. Avant le conflit, Rafah comptait environ 300 000 habitants.
Des organisations humanitaires internationales et des défenseurs des droits de l'homme ont mis en garde contre toute activité militaire israélienne à Rafah, susceptible d'entraîner des pertes importantes en vies humaines.
Le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti mercredi du risque de crimes de guerre si Israël étendait son invasion de Gaza à la ville densément peuplée de Rafah, soulignant la nécessité de tout mettre en œuvre pour éviter cette offensive.
"Plutôt mourir à Rafah que d'être déplacé dans le Sinaï"
Massacres et crimes de génocide
Depuis que l'armée d'occupation israélienne a demandé aux habitants du nord et du centre de la bande de Gaza d'évacuer leurs habitations pour gagner le sud du territoire, la ville de Rafah est devenue le dernier refuge pour les Gazaouis.
Depuis le 22 janvier, l'armée israélienne a lancé une série de raids aériens et des frappes d'artillerie sur Khan Younès et à proximité de ses hôpitaux, tandis que les blindés israéliens poursuivent leur progression vers le sud et l'ouest de la ville, provoquant le déplacement de milliers de Palestiniens.
Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne mène une guerre sans répit dans la bande de Gaza, avec le soutien de Washington, qui a tué 28 340 personnes tuées, Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et blessé 67 984 autres, selon le dernier bilan communiqué lundi par le ministère de la santé de Gaza.
Elle craint que des massacres et des crimes de génocide ne soient commis contre les habitants et les personnes déplacées qui remplissent les rues de la ville. Elle a également évoqué son déplacement forcé au début de la guerre vers le petit village d'al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, avant de rallier la ville de Rafah.
Qusay Abdel Latif, une jeune palestinien de 19 ans, partage le même avis que les autres déplacés qui se sont confiés au correspondant d'Anadolu. Il a, en ce sens, exprimé ses craintes face à la perspective d'une opération militaire israélienne à Rafah, compte tenu de la densité de population sans précédent dans cette ville.
Pour sa part, la palestinienne Inchirah Hamad se demande comment l'armée israélienne peut-elle mener son opération militaire à Rafah compte tenu de la densité de population dans la ville.
La femme déplacée de la ville de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, a exprimé son refus d'être déplacée en dehors de la bande de Gaza. Et d'ajouter que si l'armée mène son opération militaire, elle risque de perpétrer des massacres et de tuer un grand nombre de personnes. Inchirah Hamad a exprimé son étonnement quant au refus d'Israël d'autoriser le retour des déplacés vers le nord de la bande de Gaza.