Qatar: les déclarations israéliennes concernant le déplacement des habitants de Gaza témoignent d'un "mépris" des lois

16:204/01/2024, jeudi
MAJ: 4/01/2024, jeudi
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Le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed ben abderrahmane Al-thani.
Crédit Photo : OLIVIER DOULIERY / AFP (archive)
Le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed ben abderrahmane Al-thani.

L'État du Qatar a condamné, jeudi, les déclarations du ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir relatives au déplacement forcé des habitants de Gaza, estimant qu'elles témoignent d'un "mépris" pour les lois et les accords internationaux.

Le ministère qatari des Affaires étrangères a déclaré, dans un communiqué, que l'État du Qatar
"condamne avec la plus grande fermeté les déclarations des ministres des Finances et de la Sécurité nationale du gouvernement d'occupation israélien, concernant le déplacement forcé de la population de Gaza, la réoccupation de la Bande de Gaza et la construction de colonies de peuplement".

Le communiqué ajoute que le Qatar considère que ces déclarations sont
"une illustration de l'approche de l'occupation consistant à violer les droits du peuple palestinien frère, de son mépris pour les lois et les accords internationaux, et de ses efforts malveillants pour entraver les perspectives de paix, en particulier la solution à deux États".

Il assure également que
"la politique de punition collective et de déplacement forcé pratiquée par les autorités d'occupation à l'encontre des habitants de Gaza, ne changera rien au fait que Gaza est une terre palestinienne et qu'elle demeurera palestinienne".

Et de souligner
"la nécessité d'une communauté internationale unie et déterminée à faire face aux politiques extrémistes et provocatrices de l'occupation israélienne, afin d'éviter la poursuite de la spirale de la violence dans la région et son extension au reste du monde".

La diplomatie qatarie rappelle que
"la seule garantie d'une paix durable au Moyen-Orient est de parvenir à une solution juste et globale de la question palestinienne, conformément à l'initiative arabe et à la solution à deux États, qui prévoit la création d'un État palestinien indépendant et viable sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, et que le peuple palestinien puisse se prévaloir de ses droits inaliénables".

Des appels se sont multipliés, ces dernières semaines en Israël, pour le déplacement des Palestiniens de la Bande de Gaza, suscitant un rejet généralisé au niveau régional et international.

Les ministres israéliens de la Sécurité nationale et des Finances, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ont annoncé, lundi, leur soutien au
"déplacement volontaire des Palestiniens"
de la Bande de Gaza.

La société de radiodiffusion israélienne officielle (KAN) a cité le ministre des Finances qui a déclaré:
"Plus de 70 % du public israélien soutient une solution humanitaire visant à encourager la migration volontaire des Arabes de Gaza et leur intégration dans d'autres pays".

De son côté, Ben Gvir a déclaré sur la plateforme "X":
"Nous devons renforcer la solution visant à encourager la migration de la population de Gaza, car il s'agit de la solution la plus juste, la plus morale et la plus humaine".

Le mouvement de résistance palestinien Hamas a réagi, dans un communiqué, soulignant que les déclarations des dirigeants israéliens sur le déplacement de la population de la Bande de Gaza n'étaient
"que des fantasmes qui ne sauraient se concrétiser"
, et a appelé la communauté internationale à
"intervenir pour y faire face".

L'armée israélienne a intensifié ses opérations militaires à Gaza, depuis le 7 octobre dernier, faisant jusqu'à mercredi 22 313 morts et 57 296 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, outre la destruction de la quasi-totalité des infrastructures et un désastre humanitaire sans précédent, selon les autorités de la Bande de Gaza et l'Organisation des Nations Unies.


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