Pas de fête des mères pour les mamans de Gaza qui ont perdu leurs enfants

14:0411/05/2024, samedi
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Une femme palestinienne déplacée brosse les cheveux d'une fillette à l'extérieur d'une tente à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mai 2024.
Crédit Photo : AFP /
Une femme palestinienne déplacée brosse les cheveux d'une fillette à l'extérieur d'une tente à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mai 2024.

Les mères palestiniennes de la Bande de Gaza sont aux prises avec une profonde perte à l'approche de la Fête des mères, dans un contexte d'attaques israéliennes incessantes contre l'enclave assiégée.

La Fête des mères dans le monde tombe à différentes dates de l'année, mais la Fête internationale des mères est célébrée le deuxième dimanche de mai.


Israël a tué plus de 34 900 Palestiniens, dont une grande majorité de femmes et d'enfants, et en a blessé plus de 78 500, à la suite d'une attaque surprise perpétrée par le mouvement de résistance palestinienne Hamas le 7 octobre, faisant 1 200 morts.


Cette attaque a privé d'innombrables mères de leurs progénitures et rendu orphelins de nombreux enfants.


Malgré le chagrin et les difficultés qu'elles ont endurés, les mères qui ont perdu leurs enfants, leurs conjoints et leurs proches dans l'enclave palestinienne, s'accrochent fermement à la vie, faisant preuve d'une résilience remarquable.

Ces mères dont les maisons ont été détruites par les frappes aériennes israéliennes incessantes et qui vivent désormais sous des tentes à Rafah, accueilleront la Fête des mères avec tristesse, chagrin et douleur.


Dans le quartier d'Al Mawasi à Rafah, où il n'y a ni eau ni électricité, les mères en détresse espèrent retourner chez elles le plus tôt possible, souhaitant la fin des attaques israéliennes pour vivre en sécurité aux côtés de leurs proches.


Perdre son âme


Hanaa Abu Jabal (55 ans) mère de huit enfants, a fait part de sa douleur d'avoir perdu un enfant pendant la guerre:
"Perdre un enfant pour une mère, c'est comme perdre son âme"
, a-t-elle déclaré à Anadolu.

Sa famille a commencé à vivre sous des tentes après avoir été déplacée de force:
"Nous vivons dans des conditions très difficiles. Il n'y a pas d'eau, ni nourriture, ni vêtements, outre la menace de génocide à laquelle nous sommes confrontés"
, a-t-elle expliqué.

Soulignant à quel point la situation à Rafah est difficile, Hanaa a exhorté la communauté internationale à soutenir les Palestiniens.

Le sort des mères palestiniennes va au-delà du déplacement. Beaucoup, comme Maha Hashan, ont été contraints d'affronter la dure réalité de la vie sans leurs proches.


Hashan a raconté l'épreuve déchirante de la perte de son fils de 9 ans lors d'un bombardement qui a laissé sa fille grièvement blessée:


Cette guerre doit prendre fin et nous demandons aux pays du monde de garantir que l'aide humanitaire entre à Gaza.

"Mon fils m'a laissé trois petits-enfants"
, a fait savoir Najah Al-Akkad, 70 ans:
"Nous avons migré d'un endroit à l'autre et nous nous sommes finalement retrouvés dans cette tente en nylon. J'ai perdu mon fils pendant la guerre israélienne et il ne me reste maintenant que mes trois petits-enfants".

Al-Akkad a évoqué la lutte pour la survie avec ses petits-enfants, notant qu'ils ont du mal à trouver de l'eau, des médicaments et de la nourriture.

Plus tôt, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avait déclaré que plus de 10 000 femmes avaient été tuées et plus de 19 000 blessées lors de l'attaque israélienne:
"La guerre à Gaza continue d'être une guerre contre les femmes"
, a affirmé l'agence, précisant que 37 enfants perdent leur mère chaque jour.

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