Palestine: 76 ans après la Nakba, les faits et les chiffres

16:1615/05/2024, Çarşamba
MAJ: 15/05/2024, Çarşamba
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Des Palestiniens brandissant des banderoles défilent pour commémorer la Nakba à Hébron, en Palestine occupée, le 15 mai 2024.
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Des Palestiniens brandissant des banderoles défilent pour commémorer la Nakba à Hébron, en Palestine occupée, le 15 mai 2024.

Le peuple Palestinien s'apprête à commémorer ce mercredi le 76e anniversaire de la Nakba (ou la Grande Catastrophe), sur fond d'offensive meurtrière israélienne contre la Bande de Gaza, qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023.

Les Palestiniens utilisent le mot "Nakba" en référence aux événements de 1948, lorsque des milices sionistes armées ont forcé des centaines de milliers de Palestiniens à quitter leurs domiciles et leurs villages, sous la pression des bombardements et des massacres de masse sur les territoires historiques de Palestine, les repoussant encore plus loin vers la Bande de Gaza, la Palestine occupée et les pays voisins, dans le cadre d'une vaste opération de nettoyage ethnique qui a précédé la déclaration de l'indépendance d'Israël.


Selon un rapport du Bureau central palestinien des statistiques, environ 134 000 Palestiniens et Arabes ont été tués à l'intérieur et à l'extérieur de la Palestine, depuis 1948.

La journée du 15 mai marque la commémoration par les Palestiniens dans le monde entier de la Nakba, à travers une série de manifestations et d'événements.


Création de l'État d'Israël


Au soir du 14 mai 1948, Israël a été déclaré en tant qu'État sur le territoire de la Palestine historique, et les États-Unis ont été le premier pays au monde à reconnaître le nouvel État hébreu.


À l'occasion de l'anniversaire de la Nakba, les Palestiniens se remémorent la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917, un document qui a jeté les bases de la création d'Israël.

En vertu de cette déclaration ou promesse, le Royaume-Uni a accordé la terre de Palestine, qu'il ne possédait pas, au mouvement sioniste afin d'y établir un "
foyer national juif".

Depuis la création d'Israël, les Palestiniens sont empêtrés dans un conflit, qui dure depuis des décennies, avec Israël et qui n'est pas encore officiellement terminé, malgré les mesures prises par certains pays arabes pour normaliser leurs relations avec l'État hébreu.


La Nakba en chiffres


Le Bureau central palestinien des statistiques (PCBS) a déclaré dans son récent rapport que la Nakba de 1948 avait provoqué l'expulsion de près d'un million de Palestiniens sur les 1,4 million de personnes qui résidaient dans 1 300 villes et villages de la Palestine occupée.


Sous la pression des attaques des milices sionistes, les Palestiniens ont été contraints de fuir vers la Palestine occupée, la bande de Gaza et les pays arabes voisins.

Israël a pris le contrôle de 774 villes et villages palestiniens, pendant la Nakba, dont 531 villes et villages qui ont été totalement détruits par les milices sionistes qui ont également perpétré plus de 70 massacres au cours des événements de la Nakba, tuant plus de 15 000 Palestiniens, selon le bureau central palestinien des statistiques.


Le nombre de Palestiniens dans le monde a "décuplé"


Le PCBS a déclaré qu'à la fin 2023, le nombre total de Palestiniens dans le monde avait atteint 14,6 millions, ce qui signifie qu'il a décuplé depuis les événements de la Nakba.


La même source a noté que 5,5 millions de personnes vivent en Palestine (Palestine occupée, Bande de Gaza et Jérusalem-Est), 1,75 million vivent encore sur les terres de 1948 (Israël), alors que 6,5 millions résident actuellement dans les pays arabes et près de 770 000 autres personnes vivent dans d'autres pays.


Les chiffres publiés par le PCBS indiquent que
"les Palestiniens représentaient 50,3 % de la population vivant dans la Palestine historique, alors que les Juifs constituaient 49,7 % de la population à la fin 2023".

Le bureau central palestinien des statistiques a ajouté que
“l'occupation israélienne exploite plus de 85 % de la totalité des terres de la Palestine historique“.

Colonies et arrestations


À la fin de l'année 2022, le nombre de points de contrôle militaires israéliens et de colonies en Palestine atteignait les 483, avec une population de colons atteignant les 745 467 personnes, principalement à Jérusalem.


Une augmentation significative des constructions de colonies a été observée en 2023, les autorités israéliennes ayant approuvé des plans pour plus de 18 000 logements, incluant la ville de Jérusalem.


En 2022, les autorités israéliennes ont saisi 26 000 acres (soit plus de 10 520 hectares) de terres palestiniennes en Palestine occupée. Ce chiffre est passé à 50 526 acres (soit près de 20 450 hectares) en 2023.

Après le 7 octobre, date du début de l'offensive israélienne contre Gaza, la Commission de résistance à la colonisation et au mur de séparation a déclaré que les autorités de planification israéliennes avaient soumis
"un total à 52 plans d'études structurels dans le but de construire des bâtiments et un total de 8 829 unités de peuplement sur une superficie de 6 852 décares (soit 685.2 hectares), dont 1 895 unités avaient été approuvées".

Selon les données de la Commission pour les affaires des prisonniers et ex-prisonniers palestiniens (qui dépend de l'Autorité palestinienne) et le Club des prisonniers palestiniens (organisation indépendante, non gouvernementale), environ 1 million de personnes ont été détenues dans les prisons israéliennes depuis 1967.


À la fin du mois d'avril dernier, le nombre de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes atteignait 9 400 personnes, dont 3 600 détenus administratifs (sans procès, ni chef d'accusation).


La Guerre qui se poursuit toujours contre Gaza


Depuis le 7 octobre 2023, Israël a détruit ou gravement endommagé un total de 89 000 bâtiments à Gaza, incluant 104 sièges appartenant à l'ONU.


Le coût de la guerre à Gaza, en incluant les dégâts causés aux infrastructures, aux routes, au réseau d'électricité, aux réseaux des eaux et aux terres agricoles, est estimé à 30 milliards de dollars.

En Palestine occupée, Israël a démoli partiellement ou totalement 659 bâtiments et installations en 2023.


En outre, des ordres de démolition ont été émis pour 1 333 installations palestiniennes, faute de permis.


Au moins 35 173 Palestiniens ont été tués et 79 061 autres blessés lors de l'offensive brutale israélienne contre la Bande de Gaza, depuis l'attaque menée par le Hamas qui aurait fait près de 1 200 morts israéliens.


Plus de sept mois après le début de la guerre israélienne, de vastes agglomérations de l'enclave ne sont plus que des ruines sur fond d'un état de siège paralysant l'entrée de la nourriture, de l'eau potable et des médicaments.

Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Une décision conservatoire rendue en janvier a déclaré qu'il était
"plausible"
que Tel Aviv commette un génocide à Gaza, ordonnant à l'État hébreu de mettre fin à de tels actes et de prendre des mesures pour garantir l'arrivée de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.

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