Gaza: des Palestiniens fuient Rafah au 76e anniversaire de la Nakba

La rédaction
10:0015/05/2024, Çarşamba
MAJ: 15/05/2024, Çarşamba
AFP
Des dizaines de milliers de civils continuent de fuir la ville de Rafah dans la Bande de Gaza, le 14 mai 2024.
Crédit Photo : AFP /
Des dizaines de milliers de civils continuent de fuir la ville de Rafah dans la Bande de Gaza, le 14 mai 2024.

Des dizaines de milliers de civils continuent de fuir mercredi la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, pilonnée par Israël et menacée d'une offensive terrestre d'envergure, le jour où les Palestiniens marquent l'anniversaire de la Nakba, la "Catastrophe" que fut pour eux la création d'Israël en 1948.

Durant la Nakba, environ 760.000 Arabes de Palestine ont fui ou ont été chassés de chez eux pour se réfugier dans les pays voisins ou ce qui allait devenir la Palestine occupée et la Bande de Gaza, selon l'ONU.


"Gaza ne s'agenouillera pas devant les chars et les canons"
, ont scandé mardi des Palestiniens, venus par milliers à une marche annuelle dans les ruines de villages du nord d'Israël dont les habitants arabes ont été chassés en 1948.

Dans la Bande de Gaza, assiégée et ravagée par les bombardements et les combats entre Israël et la Palestine, la population civile, déplacée plusieurs fois depuis le début de la guerre, est de nouveau sur les routes pour tenter de trouver un refuge, même si l'ONU affirme qu'il
"n'y a pas d'endroit sûr à Gaza".

La nuit des bombardements israéliens dans le centre et l'est de Rafah, ville située à la frontière égyptienne, menacée d'une offensive d'envergure et où s'entassent des centaines de milliers de Palestiniens, en grande majorité des déplacés.

Dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire, aux moins cinq personnes, dont une mère et son enfant, ont été tuées et d'autres blessées mardi soir dans deux frappes aériennes israéliennes, selon la défense civile palestinienne.


"Réouverture immédiate"


Au huitième mois de la guerre 35.173 personnes sont mortes dans la Bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé Palestinien.


L'armée israélienne est entrée avec des chars dans Rafah le 7 mai.

Depuis, le poste-frontière entre la Bande de Gaza et l'Égypte reste fermé, alors qu'il est crucial pour les convois transportant de l'aide à une population menacée de famine à Gaza selon l'ONU.


Son secrétaire général, Antonio Guterres, a appelé mardi soir sur X
"à la réouverture immédiate"
du point de passage et à
"l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire"
, et réitéré son appel à un
"cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza et à la libération de tous les otages".

Le Fatah, mouvement du Président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a affirmé mardi soir qu'Israël avait proposé de confier la gestion du point de passage à l'Autorité palestinienne, qui exerce un pouvoir limité en Palestine occupée.
"Nous avons refusé"
, a déclaré un porte-parole à la chaîne Al-Hadath.

Depuis que l'armée a ordonné aux civils de quitter les secteurs est à Rafah le 6 mai,
"près de 450.000 personnes ont été déplacées de force"
, a indiqué l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

"Pression militaire"


Au cours d'un appel mardi soir avec le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, le ministre israélien Benny Gantz a souligné qu'il était impératif d'
"accroître la pression internationale sur le Hamas, tout en maintenant la pression militaire, pour parvenir à un accord permettant de libérer les otages et d'éliminer la menace du Hamas"
, a-t-il rapporté sur X.

Premier allié d'Israël, Washington s'oppose à une opération d'envergure à Rafah.


Mais une semaine après que le Président américain Joe Biden a menacé de limiter l'aide militaire américaine à son allié à propos de Rafah, l'exécutif a notifié mardi le Congrès qu'il allait procéder à une livraison d'armes à Israël pour environ un milliard de dollars.


Le Congrès doit encore approuver cette livraison, d'après un responsable américain.


"Scandalisé"


En riposte, Israël a lancé des bombardements intenses suivis d'une offensive terrestre qui ont ravagé la Bande de Gaza. Dans le sud du territoire côtier, un soldat israélien est mort mardi, selon l'armée, portant à 621 le nombre de ses membres tués depuis le début de la guerre.


D'après le Qatar, l'aide humanitaire ne parvient plus aux habitants de Gaza depuis le 9 mai. La police israélienne a ouvert une enquête après que des activistes ont bloqué et vandalisé en Israël des camions d'aides destinées à Gaza.


"Je suis scandalisé par les attaques répétées (...) d'extrémistes israéliens contre des convois d'aide",
a réagi sur X le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, appelant Israël à réagir.

"Cela doit cesser"
, a écrit sur le même réseau social Philippe Lazzarini, patron de l'UNRWA, en dénonçant une nouvelle attaque menée à Jérusalem contre l'agence.

Pour faciliter la livraison d'aide humanitaire, l'armée américaine construit un port artificiel. Celui-ci sera opérationnel
"dans les prochains jours"
, a fait savoir mardi le Pentagone.

La guerre à Gaza a également des répercussions à la frontière entre Israël et le Liban, théâtre d'échanges de tirs quotidiens entre les forces israéliennes et le mouvement libanais Hezbollah, qui soutient le Hamas.


L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir tué la veille Hussein Makki, un commandant du Hezbollah dans les environs de Tyr, dans le sud du Liban. Elle a accompagné cette annonce d'une vidéo montrant une voiture en mouvement explosé après avoir été frappée depuis les airs. Une source proche de la formation pro-iranienne a confirmé la mort de M. Makki et d'une autre personne.


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