Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson lors d'une conférence de presse sur le processus de l'adhésion de la Suède à l'OTAN. Fredrik SANDBERG / TT News Agency / AFP
La Suède a annoncé mercredi la convocation de l'ambassadeur russe à Stockholm au lendemain de ses propos menaçant le pays nordique et la Finlande de devenir, une fois entrés dans l'Otan, des "cibles légitimes" de "représailles de Moscou", y compris "militaires".
La Finlande et la Suède vont devenir des
de
de la Russie une fois qu'elles seront membres de l'Otan, avait mis en garde mardi l'ambassadeur russe Viktor Tatarintsev, relançant la rhétorique des menaces de Moscou après une période d'apaisement.
"Après l'adhésion de la Finlande et de la Suède, la longueur totale des frontières entre la Russie et l'Otan va presque doubler",
a fait valoir le diplomate dans un texte mis en ligne sur le site de la mission russe en Suède.
"S'il semble encore à quelqu'un que cela améliorera d'une manière ou d'une autre la sécurité de l'Europe, soyez certains que les nouveaux membres du bloc hostile deviendront une cible légitime pour les mesures de représailles russes, y compris celles de nature militaire"
, avertit le diplomate.
Dans un long réquisitoire contre l'adhésion à l'alliance, il estime que la Suède
"fait un pas dans l'abîme"
en voulant rejoindre l'Otan.
L'avertissement intervient alors que Moscou avait semblé mettre de côté ces derniers mois les menaces visant les deux capitales nordiques depuis leur décision historique en mai dernier de demander à adhérer à l'alliance atlantique.
"Le ministère des Affaires étrangères va convoquer l'ambassadeur russe pour dénoncer clairement cette tentative transparente d'influence"
, a affirmé le chef de la diplomatie suédoise Tobias Billström. Et d'ajouter:
Seule la Suède décide de sa politique de sécurité nationale, personne d'autre.
Les candidatures, qui tournent la page de décennies de neutralité puis hors des alliances militaires, sont une conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine.
Pays frontalier de la Russie, la Finlande n'attend plus qu'une ratification turque promise par le président Recep Tayyip Erdogan pour entrer dans l'Otan.
Quant à la Suède, sa candidature a viré au chemin de croix diplomatique et elle fait face pour l'heure à un veto d'Ankara, ainsi qu'un retard de sa ratification par la Hongrie.
Stockholm espère toutefois toujours adhérer avant le prochain sommet de l'Otan en juillet à Vilnius.
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