Les dangers se multiplient autour des centrales nucléaires ukrainiennes du fait de la proximité des combats et des coupures d'électricité, s'est inquiété mercredi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.
Ça nous préoccupe énormément.
Tombée aux mains de l'armée russe le 4 mars 2022, Zaporijjia, la plus grande centrale d'Europe, a été visée par des tirs et a été coupée du réseau électrique à plusieurs reprises, une situation précaire qui fait craindre un accident nucléaire majeur.
Accusations mutuelles
Les deux camps s'accusent mutuellement de vouloir y provoquer une catastrophe. La Russie a affirmé début novembre avoir intercepté neuf drones ukrainiens qui volaient près de la centrale.
Un peu plus tôt, Moscou avait déjà accusé l'Ukraine d'avoir visé à l'aide de drones une centrale nucléaire dans la région russe frontalière de Koursk, touchant un bâtiment administratif et un dépôt de déchets nucléaires.
L'opérateur de la centrale avait toutefois indiqué que l'attaque n'avait pas provoqué de hausse de la radioactivité.
M. Grossi a effectué en juin dernier à Zaporijjia sa troisième visite dans la centrale ukrainienne depuis l'invasion russe.
À cette occasion, il avait dû évaluer le risque pour l'installation de la rupture d'un barrage, dont les eaux de retenue servaient au refroidissement des réacteurs.
L'AIEA dispose en permanence d'une équipe d'experts sur place.
Du côté de l'approvisionnement électrique, l'opérateur ukrainien du nucléaire, Energoatom, a assuré en août que les centrales situées dans les territoires contrôlés par Kiev seraient en pleine capacité avant l'hiver.
Outre Zaporijjia, contrôlée par la Russie, l'Ukraine compte actuellement trois centrales - soit neuf réacteurs au total.