Cette menace, sous forme d'un ultimatum de sept jours fixé aux militaires nigériens le 30 juillet par les dirigeants de la Cedeao, n'a pas été mise à exécution à son expiration dimanche soir, l'organisation souhaitant visiblement privilégier la voie du dialogue.
Le report de la visite de la délégation ouest-africaine s'ajoute à un autre signe de défiance des nouveaux dirigeants nigériens, la nomination lundi soir d'un Premier ministre civil, Ali Mahaman Lamine Zeine, qui apparaît comme la première étape vers la désignation d'un gouvernement de transition.
Les États-Unis, partenaire privilégié avec la France dans la lutte contre les groupes terroristes qui minent ce pays et une grande partie de la région du Sahel, ont également tenté le dialogue.
La numéro deux de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, est venue lundi à Niamey pour rencontrer les auteurs du coup d'État, réunion à laquelle n'a pas participé le général Abdourahamane Tiani, nouvel homme fort du Niger. Elle n'a pas non plus rencontré le président Mohamed Bazoum, assigné à résidence à Niamey depuis sa chute il y a près de deux semaines.
Je ne dirais pas que cette offre a été prise en compte de quelque manière que ce soit.
Dans un entretien à la BBC britannique, il a ensuite averti que la société de mercenaires russe Wagner, déjà installée au Mali profitait de l'instabilité au Niger voisin.
Partout où Wagner s'est rendu, mort, destruction et exploitation s'en sont suivies.
Wagner offre un catalogue de services aux régimes africains en difficulté. Au Mali et en Centrafrique, il protège le pouvoir en place, propose des formations militaires, voire des conseils juridiques pour réécrire le code minier ou la constitution. En échange, il pratique la prédation et se paye sur les ressources locales, notamment minérales.
Si les relations des nouveaux maîtres de Niamey sont tendues avec les pays occidentaux et la plupart des pays africains qui ont condamné le coup d'État, elles sont excellentes avec le Mali et le Burkina Faso, également dirigés par des militaires ayant pris le pouvoir par la force, respectivement depuis 2020 et 2022.
Le nouveau régime peut aussi compter sur le soutien de ses partisans à Niamey, dont 30 000 se sont rassemblés dimanche dans un stade pour lui témoigner leur soutien, brandissant des drapeaux russes et huant la France et la Cedeao.