Le président nigérien Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet par un coup d'État, entame vendredi son 80e jour en détention avec sa femme et son fils. Il refuse toujours de démissionner et espère avoir gain de cause en justice.
Si de nombreux pays et organisations continuent d'appeler à sa libération, le régime militaire au pouvoir reste pour l'heure inflexible.
Près de trois mois de détention
Depuis le coup d'État du 26 juillet, Mohamed Bazoum est retenu prisonnier dans sa résidence au sein du palais présidentiel, avec sa femme Haziza et son fils Salem. Son avocat sénégalais Mohamed Seydou Diagne a affirmé:
Sa situation n'a pas évolué.
Il est toujours aussi solide. Il ne démissionnera pas.
La justice saisie
Il y a une requête principale assortie d'une requête accélérée afin que la Cour programme une audience sous quelques semaines.
Un collectif d'avocats mandaté par une des filles de Mohamed Bazoum avait annoncé début octobre son intention de porter plainte contre le régime militaire à Niamey, mais celle-ci n'a toujours pas encore été déposée, selon l'un de ces avocats.
Soutiens internationaux
Quelques jours plus tard la Cedeao avait adopté la même position et menacé le Niger d'une intervention armée.
Si l'option est officiellement toujours sur la table, elle n'a pour l'heure pas été mise à exécution.
La France, l'un des plus fervents soutiens de Mohamed Bazoum a commencé le 9 octobre le retrait de ses quelque 1.400 soldats présents dans le cadre de la lutte antijihadiste, et fait rentrer à Paris son ambassadeur à Niamey, Sylvain Itté, fin septembre, deux exigences du régime.
Depuis l'indépendance du Niger de la France en 1960, Mohamed Bazoum est le cinquième président nigérien à être renversé par un putsch.
Le premier président Hamani Diori, renversé en 1974 avait été emprisonné, puis placé en résidence surveillée plusieurs années avant d'être libéré en 1987 et avait quitté le pays pour le Maroc.