Mort d'un agent de la Diplomatie française à Gaza: LFI dénonce le refus d'un hommage à l'Assemblée nationale

09:5520/12/2023, Çarşamba
MAJ: 20/12/2023, Çarşamba
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La chef du groupe "La France Insoumise" à l'Assemblée nationale Mathilde Panot (au centre) donnant une conférence de presse avec d'autres membres du parti en marge d'un débat sur le projet de loi de maîtrise de l'immigration à l'Assemblée nationale à Paris, le 19 décembre 2023.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
La chef du groupe "La France Insoumise" à l'Assemblée nationale Mathilde Panot (au centre) donnant une conférence de presse avec d'autres membres du parti en marge d'un débat sur le projet de loi de maîtrise de l'immigration à l'Assemblée nationale à Paris, le 19 décembre 2023.

Le groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale a dénoncé le refus d'un hommage dans l'Hémicycle à l'agent de la Diplomatie française tué par un bombardement israélien dans la Bande de Gaza.

Anadolu (AA) a interrogé ce mardi la présidente du groupe des Insoumis à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, à propos de la réaction des autorités françaises à la suite de ce bombardement et de la mort de cet agent.



Minute de silence refusée par la présidente de l'Assemblée


En réponse à la question d'AA, Mathilde Panot a rappelé la publication d'un communiqué par le Quai d'Orsay, présentant ses condoléances à la famille d'Ahmed Abu Shamla, l'agent tué par un bombardement israélien.


La Présidente du groupe LFI dans l'Hémicycle a ensuite
"déploré que la minute de silence que nous avions demandée à l'Assemblée nationale ait été refusée par la Conférence des présidents, et notamment par la Présidente de l'Assemblée nationale",
Yaël Braun-Pivet.

Mathilde Panot a ensuite souligné
"que la France a une responsabilité et un devoir d'agir vis-à-vis de cet homme, parce que cet homme aurait dû être avec ses quatre fils d'ores et déjà en France, avec le reste de sa famille qui a été rapatriée et que, pour une raison que l'on ne connaît pas, qui est sans aucune justification, ses quatre fils n'ont pas été sur la liste des personnes qui pouvaient être rapatriées vers la France et sont restés [dans la Bande de Gaza], et donc cet homme a décidé de rester avec ses enfants pour pouvoir attendre qu'ils puissent avoir la possibilité d'être rapatriés".

Donc, la France a un devoir envers cet homme, envers cette famille, et ce devoir, il passe notamment, évidemment, par l'hommage, le soutien qu'on peut faire à sa famille.

Rapatriement de la famille de l'agent


Indiquant que son groupe politique a écrit au chef d'État français Emmanuel Macron sur cette question, ainsi qu'à la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, la députée insoumise a estimé que les autorités françaises auraient dû rapatrier les quatre fils d'Ahmed Abou Shamla,
"cet homme qui a travaillé pour la France pendant 23 ans".

Dans leur courrier aux autorités françaises, les députés insoumis ont également évoqué la nécessité pour la France de
"continuer d'exiger et de poser des actes pour que le cessez-le-feu immédiat et inconditionnel"
puisse être instauré au Proche-Orient.

"Parce qu'évidemment je pense à cette famille (Abu Shamla), mais je pense aussi aux millions de Palestiniens qui sont encore en ce moment sous les bombes, qui sont encore en ce moment sous la possibilité de mourir de faim, de mourir de maladie, parce que c'est ce qui est en train de se passer à Gaza",
a-t-elle rappelé.

"Je pense aux familles des plus de trois cents Palestiniens qui sont, d'ores et déjà, morts en Cisjordanie du fait de la colonisation qui continue d'avancer, donc, la France a une responsabilité particulière envers cet homme. Elle doit l'honorer en rapatriant ses quatre fils immédiatement auprès de sa famille. Elle doit l'honorer évidemment, en rendant hommage à cet homme qui a travaillé pour la France pendant 23 ans. Mais, elle doit surtout mettre tout son poids pour faire en sorte que ce cessez-le-feu immédiat et inconditionnel arrive, en commençant par des sanctions et pourquoi pas par la reconnaissance de l'État Palestinien, d'ores et déjà maintenant, ce que la France peut faire quasiment immédiatement",
a insisté Mathilde Panot.

Approvisionnement en eau pour Gaza


En complément à la réponse de Mathilde Panot à Anadolu, le député LFI du Rhône, Gabriel Amard a tenu à rappeler qu'
"à l'heure où nous parlons, il n'y a plus de fourniture de réparation des canalisations et des approvisionnements en eau potable à Gaza".

"La France (et nous pourrions en être collectivement très fiers) pourrait réquisitionner l'entreprise et les derniers hauts fourneaux de France, à Pont-à-Mousson, pour acheminer en urgence des canalisations afin qu'il puisse être, dans les meilleurs délais, opéré des réparations indispensables à la vie, à la survie de la population de Gaza",
a-t-il estimé. Il a ajouté:

Je rappelle que trois jours sans eau et tout le monde est mort.

Pour rappel, depuis plus de deux mois, Israël soumet la Bande de Gaza à des bombardements aériens et terrestres incessants, impose un siège à l'ensemble de l'enclave et a lancé une offensive terrestre contre ce territoire palestinien, en représailles à une attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas.


Selon les autorités sanitaires de Gaza, au moins 19 667 Palestiniens ont été tués et 52 586 autres blessés depuis lors, pour la plupart des enfants et des femmes. Les bombardements incessants d'Israël ont causé des destructions massives d'infrastructures et une
"catastrophe humanitaire sans précédent"
, selon des sources onusiennes.

Le bilan de l'attaque du Hamas côté israélien serait de 1 200 morts, tandis que plus de 130 otages seraient toujours retenus dans la Bande de Gaza, selon les chiffres avancés par les autorités de Tel-Aviv.


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