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Manifestations au Kenya: le président Ruto propose un tête à tête avec le chef de l'opposition

10:5726/07/2023, mercredi
MAJ: 26/07/2023, mercredi
AFP
Le chef de la coalition d'opposition kenyane "Azimio la Umoja", Raila Odinga et le Président kenyan William Ruto. Crédit photo: Joël SAGET, Yasuyoshi CHIBA / AFP
Le chef de la coalition d'opposition kenyane "Azimio la Umoja", Raila Odinga et le Président kenyan William Ruto. Crédit photo: Joël SAGET, Yasuyoshi CHIBA / AFP

Le président kényan William Ruto s'est dit prêt à "rencontrer" le chef de l'opposition Raila Odinga, qui avait un peu plus tôt dénoncé "une violence policière sans précédent" lors des manifestations contre le gouvernement et la vie chère qui secouent le pays d'Afrique de l'Est depuis des mois.

"Mon ami Raila Odinga, je suis en Tanzanie
(...)
je serai de retour demain
(mercredi)
, et comme vous le saviez déjà, je suis disponible pour vous rencontrer en tête-à-tête n'importe quand, à votre convenance"
, a écrit mardi soir sur Twitter, qui a été rebaptisé "X", le chef de l'Etat.


La coalition d'opposition Azimio a organisé depuis mars neuf journées d'action contre la politique du président Ruto, qui ont parfois donné lieu à des pillages et des affrontements avec les forces de l'ordre.


Selon Azimio, au moins 50 personnes ont été tuées depuis mars, une vingtaine selon les chiffres officiels.

L'ONU, le secrétariat du Commonwealth et d'importants médias kényans ont appelé la semaine dernière MM. Ruto et Odinga au dialogue.
"Nous avons toujours dit que nous étions ouverts au dialogue"
, a assuré le chef de l'opposition.

L'opposition avait annulé des manifestations prévues en avril et mai, après l'acceptation d'un dialogue par William Ruto. Mais les discussions ont échoué et entraîné la reprise des actions depuis début juillet.

Mardi matin, Raila Odinga avait dénoncé
"une violence policière sans précédent"
lors de ces manifestations.
"La police et des gangs ont tiré et tué ou blessé des dizaines de personnes à bout portant"
, a-t-il affirmé devant la presse étrangère dans la capitale, Nairobi, soutenant que
"toutes les victimes étaient non armées"
.

Selon lui, ces violences visent particulièrement les Luos, l'ethnie dont il est issu.

"Défilés et veillées de solidarité"


Les dernières journées de mobilisation jeudi et vendredi derniers ont peu mobilisé. Pour mercredi, au lieu de
"manifestations pacifiques"
, Azimio a appelé à des "défilés et veillées de solidarité pour les victimes des violences policières".
"Nous appelons les Kényans à sortir, allumer des bougies et déposer des fleurs"
en leur mémoire, a-t-elle lancé en début de semaine.

Accusant l'opposition d'inciter à la violence, le président Ruto avait affirmé mercredi dernier son soutien à la police:


La police doit s'assurer qu'elle est ferme envers les criminels, les gangs, les anarchistes et tous ceux qui veulent semer le chaos.

Des organisations de défense des droits humains ont dénoncé la répression menée par la police, qui a parfois procédé à des tirs à balles réelles. Une coalition de 29 ONG, dont Amnesty International, a affirmé vendredi avoir documenté 27
"exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires"
lors des cinq journées d'action organisées en juillet.

Le ministère de l'Intérieur a estimé de son côté mardi que les allégations
"d'exécutions extrajudiciaires et/ou de recours excessif à la force
(...)
sont malveillantes, fausses et destinées à tromper l'opinion publique"
.

Elu en août 2022 face à Raila Odinga, qui a crié à l'élection
"volée"
, William Ruto fait face à une contestation croissante. Il est notamment accusé d'ajouter aux difficultés des Kényans, déjà aux prises avec une inflation continue (+8% sur un an en juin), avec une loi promulguée début juillet instaurant de nouvelles taxes. Le chef de l'opposition affirme que:

Ces manifestations portaient sur le coût de la vie et les impôts excessifs et elles continueront.

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