Deux personnes ont été tuées mercredi lors de manifestations contre la vie chère et la politique du gouvernement dans plusieurs villes du Kenya, menées à l'appel de l'opposition, et où plus de 300 personnes ont été interpellées.
La mobilisation a semblé relativement plus calme que lors des dernières semaines. La précédente journée de protestation, le 12 juillet, avait ainsi vu 9 personnes tuées et plus de 300 arrêtées.
Déployées en nombre mercredi, les forces de l'ordre ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes des petits groupes qui les harcelaient de jets de pierres, notamment à Kibera, bidonville de la capitale Nairobi, et dans les villes de Kisumu, Homa Bay, Kisii et Migori, bastions pro-Odinga dans l'ouest du pays.
Elu en août 2022 en promettant de soutenir les plus défavorisés, William Ruto fait face à une contestation croissante, notamment depuis la promulgation début juillet d'une loi instaurant de nouvelles taxes qui viennent ajouter aux difficultés quotidiennes des Kényans.
"Mauvaise direction"
Il avait également ordonné la fermeture des écoles publiques dans ces trois villes. Les établissements scolaires rouvriront jeudi.
Dans la capitale kényane, les rues habituellement animées étaient calmes et de nombreux commerces avaient gardé leurs rideaux baissés, ont constaté des journalistes.
Ce mouvement divise la population du Kenya, locomotive économique d'Afrique de l'Est qui se bat contre une inflation continue (8% sur un an en juin) mais se retrouve également paralysée à chaque journée de mobilisation.
"Niveaux élevés de violence"
C'est la troisième fois depuis début juillet que l'opposition organise de telles journées d'action.
La police a été vivement critiquée pour sa répression, avec notamment des tirs à balles réelles, après la mobilisation du 12 juillet.
L'ONG Human Rights Watch avait exhorté les autorités kényanes à protéger le droit des citoyens à manifester pacifiquement.
Selon une association d'organisations du secteur privé (Kepsa), chaque journée de mobilisation fait perdre l'équivalent de 3 milliards de shillings (environ 19 millions d'euros) à l'économie du pays.