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Venezuela/Argentine: la justice des deux pays réclament l'arrestation du président adverse

10:3324/09/2024, الثلاثاء
AFP
Le président du Venezuela, Nicolás Maduro et son homologue argentin, Javier Milei.
Crédit Photo : JHONN ZERPA / VENEZUELAN PRESIDENCY / STRINGER / AFP
Le président du Venezuela, Nicolás Maduro et son homologue argentin, Javier Milei.

La Cour suprême du Venezuela a validé lundi l'émission d'un mandat d'arrêt à l'encontre du président argentin Javier Milei, avant que la justice argentine n'ordonne à son tour l'arrestation du président vénézuélien Nicolas Maduro dans une autre affaire.

La décision de la Cour suprême vénézuélienne fait suite à une requête du 18 septembre du procureur général Tarek William Saab visant à obtenir un mandat d'arrêt contre M. Milei, mais aussi Patricia Bullrich, ministre de la Sécurité, et Karina Milei, secrétaire générale de la présidence, dans le cadre de l'affaire de l'avion vénézuélien saisi en juin 2022 à Buenos Aires et envoyé aux Etats-Unis.


La mesure est toutefois symbolique car il est peu probable que le président ultralibéral argentin, sa ministre et la secrétaire générale de la présidence se rendent au Venezuela, où elle s'applique.

Tous trois sont notamment accusés de vol aggravé, blanchiment d'argent, privation illégale de liberté, interférence illégale avec la sécurité opérationnelle de l'aviation civile et utilisation d'aéronefs.


L'imbroglio entre les deux pays remonte au 8 juin 2022, lorsque la justice argentine avait immobilisé sur son sol un avion-cargo vénézuélien. Les 19 membres d'équipage avaient été retenus, puis libérés. Parmi eux figuraient cinq Iraniens dont un était, selon Washington, un ancien commandant des Gardiens de la révolution, une organisation classée comme terroriste par les Etats-Unis.

Les Etats-Unis avaient ensuite demandé la saisie de l'appareil, arguant qu'il avait été vendu en octobre 2021 à Emtrasur, filiale de la compagnie aérienne publique vénézuélienne Conviasa, par la compagnie iranienne Mahan Air, en violation des sanctions américaines.


L'Argentine a remis l'avion aux Etats-Unis en février sous la nouvelle présidence de Javier Milei.


Diamétralement opposés idéologiquement, les deux présidents vénézuélien et argentin se critiquent, voire s'insultent, régulièrement. 


"Plan systématique de répression"


La justice argentine a ordonné lundi soir l'arrestation de M. Maduro afin qu'il soit interrogé dans le cadre d'une enquête pour crimes contre l'humanité en vertu du principe de compétence universelle, ont indiqué des sources judiciaires.

Le tribunal fédéral de Buenos Aires a transmis la demande d'arrestation à Interpol pour que des alertes rouges soient émises, selon la presse locale.


Outre M. Maduro, le jugement ordonne l'arrestation de 30 autres fonctionnaires, membres des forces de sécurité et des services de renseignement vénézuéliens, ainsi que celle du ministre de l'Intérieur Diosdado Cabello.

Selon la Chambre fédérale, après l'audition de témoins,
"il a été prouvé qu'il existe au Venezuela un plan systématique de répression, de disparition forcée de personnes, de torture, d'homicides et de persécution contre une partie de la population civile, développé - au moins - depuis 2014 jusqu'à aujourd'hui"
, indique un extrait de l'arrêt cité par le journal La Nacion.

Le Venezuela a rompu le 29 juillet ses relations diplomatiques avec sept pays d'Amérique latine, dont l'Argentine, qui ne reconnaissent pas la réélection fin juillet de M. Maduro face à l'opposition qui revendique la victoire. 


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