Le départ de ce bataillon a été rapporté par l'armée malienne, la rébellion qui vient de reprendre les armes contre l'armée et la mission de l'ONU Minusma.
Ce bataillon de l'armée dite reconstituée intègre des éléments des forces qui se sont combattues après le début de l'insurrection en 2012 jusqu'à un accord de paix en 2015: soldats de l'armée, combattants de la rébellion séparatiste à dominante touareg, hommes des groupes armés pro-gouvernementaux.
Ce bataillon manifestait l'effort de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des anciens combattants, un des chapitres importants de l'accord de paix.
Dans les faits, Kidal, bastion de la rébellion séparatiste, est restée sous le contrôle de cette dernière, malgré la présence d'un camp de l'armée reconstituée et d'un autre de l'ONU.
La mission de l'ONU, poussée vers la sortie par la junte au pouvoir à Bamako, doit libérer son camp à Kidal dans les prochaines semaines. La rétrocession de ce camp pourrait donner lieu à des combats entre la rébellion et l'armée pour le contrôle de l'emprise. Un important convoi de l'armée s'est mis en branle la semaine passée en direction de Kidal, dans la perspective de l'évacuation du camp onusien de Kidal et, plus au nord, de ceux de Tessalit et d'Aguelhok.
La rébellion s'est livrée à des attaques contre la colonne, qui a progressé jusqu'à environ 110 km au sud de Kidal.
Les éléments du bataillon reconstitué ont été accueillis au camp de la Minusma.
L'armée a indiqué sur les réseaux sociaux que ce sont ses composantes et celles des groupes pro-gouvernementaux au sein du bataillon reconstitué qui ont quitté leur camp.
Kidal est un enjeu de souveraineté majeur, et son insoumission un vieux motif d'irritation à Bamako, y compris pour le régime militaire qui a pris le pouvoir par la force en 2020. Les colonels ont fait du rétablissement du contrôle de l'État sur tout le territoire leur objectif majeur.