L’état-major général des armées a exhorté les Maliens à s’abstenir de porter les tenues militaires, affirmant que toute personne s'habillant en tenue militaire, de quelque nature, motifs ou couleur, sans être un membre régulier des Forces de défense et de Sécurité, contribue à semer la confusion, à brouiller la distinction entre combattants et civils.
Cette décision fait suite au constat que des nombreux combattants neutralisés lors de l'attaque complexe déjouée contre l'aéroport de Sévaré, le samedi 22 avril 2023, portaient des uniformes militaires lit-on dans un communiqué rendu public lundi et consulté par la presse.
Il a en outre attiré l'attention de l'opinion sur le danger que représente pour la sécurité publique, le port non réglementé des tenues militaires dont pourraient profiter des terroristes qui sont soumis à une forte pression.
En conséquence, l’état-major général des Armées, invite les civils à s'abstenir de porter les tenues sans autorisation, étant entendu que des dispositions seront prises pour rechercher et lutter contre le port irrégulier d'uniformes.
A noter que ces tenues militaires sont vendues au marché à des prix variables entre 3 000 à 12 000 francs CFA (5,05 à 16,82 dollars) selon le style et la qualité.
Mamadou Fofana, vendeur des tenues militaires au marché de Médine, a expliqué que:
Ces tenues ne sont pas chères, elles sont cédées à des prix entre 3000 et 9000, voire 12000 francs CFA, d'où leur accès facile.
Pourtant le port de tenue militaire par des civils est interdit par la loi, indique le colonel Amadou Diallo, directeur de la police militaire.
L'état-major général des Armées précise, par ailleurs, qu'à partir du 15 mai 2023, des mesures de recherche et de retrait systématique des équipements s’appliqueront.
Pour rappel, l'attaque kamikaze du 22 avril 2023 visant la zone aéroportuaire de Sévaré avait fait état de 10 morts et 61 blessés civils contre 32 ''terroristes'' et 9 interpellations.
L’état-major général des armées a également déploré l’usage des enfants soldats précisant que dix enfants, âgés de 10 à 16 ans, constituaient une frange importante des combattants des groupes armés terroristes.