Jugé pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité", Al-Hassan Ag-Abdoul Aziz Ag-Mohamed Ag-Mahmoud, membre influent du groupe Ansar-Dine rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique, a été reconnu coupable de ces charges par la Cour pénale internationale (CPI) mercredi dernier.
Âgé de 46 ans, Al-Hassan a été condamné pour avoir supervisé des actes de torture, de traitements cruels, et d'atteintes à la dignité humaine à Tombouctou entre avril 2012 et janvier 2013, période durant laquelle la ville était sous le contrôle de groupes radicaux.
Al-Hassan a joué un rôle central dans la terreur infligée à Tombouctou en supervisant des amputations et des flagellations en tant que chef de la prétendue "police islamique" sous le contrôle des combattants d'Ansar-Dine et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, a expliqué le juge Antoine Kesia-Mbe Mindua.
Les habitants de Tombouctou étaient contraints d'adapter leur vie aux règles strictes imposées par l'interprétation de la charia islamique, sous la menace des armes, a-t-il souligné.
Al-Hassan Ag-Abdoul Aziz Ag-Mohamed Ag-Mahmoud avait été sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis le 27 mars 2018, remis à la CPI le 31 mars 2018. Les charges contre lui ont été confirmées le 30 septembre 2019 par la Chambre préliminaire I de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Rappelons que la CPI a lancé un mandat d'arrêt international contre Iyad Ag-Ghaly, chef du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans lié à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), pour des crimes similaires commis au nord du Mali entre janvier 2012 et janvier 2013, marquant ainsi une nouvelle étape dans la poursuite des responsables de ces atrocités.