Le membre de l'opposition et candidat à la présidence malgache Jean Jacques Ratsietison (C), est refoulé par la police en route vers un rassemblement de l'opposition à Antananarivo. Crédit photo: RIJASOLO / AFP
L'opposition malgache a de nouveau tenté de protester lundi, mais les manifestants ont été dispersés, et l'un des candidats à l'élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 16 novembre, a été brièvement interpellé, selon la police.
Après un regain de tension samedi, quand les forces de l'ordre ont empêché une manifestation de l'opposition à coups de gaz lacrymogènes dans la capitale Antananarivo, un petit cortège d'opposants a tenté une nouvelle fois de rejoindre l'emblématique place du 13-Mai en dépit d'une interdiction préfectorale.
Mais le centre était quadrillé par les forces de l'ordre.
Le candidat sexagénaire Jean Jacques Ratsietison, économiste et fondateur d'une association défendant le pouvoir d'achat des Malgaches, a été interpellé en fin de matinée, ont constaté plusieurs journalistes sur place.
M. Ratsietison a été finalement libéré dans la soirée et a déclaré plus tard à la télévision nationale que les accusations portées contre lui -actes de violence et tentative de coup d'État- étaient démesurées.
Madagascar est secouée depuis des semaines par une bataille électorale féroce entre le pouvoir et une dizaine de candidats qui s'opposeront dans les urnes au président sortant Andry Rajoelina.
Rassemblés dans un collectif au sein duquel chacun se présente toutefois individuellement à la fonction suprême, les opposants, qui appellent régulièrement depuis plus d'un mois à descendre dans la rue, dénoncent
"un coup d'État institutionnel"
orchestré selon eux par Rajoelina en vue du scrutin et réclament une élection
.
L'état-major rassemblant police, gendarmerie et armée a proposé, lors d'un point-presse lundi, d'assurer la protection de l'ensemble des treize candidats à l'élection présidentielle, sans distinction, et de leurs familles.
"Nous avons entendu des rumeurs de projet d'attentat à l'encontre de certains candidats"
, a déclaré un porte-parole, précisant que cette protection ne s'appliquait ni aux réunions politiques ni aux manifestations.
Roland Ratsiraka, candidat du collectif, s'est indigné de l'arrestation de M. Ratsietison, affirmant que cela n'était
:
"Nous avons déposé une plainte au tribunal administratif contre la décision du préfet"
d'interdire les manifestations Place du 13-mai.
"Le préfet ne respecte pas la loi."
Un autre candidat à la présidentielle, Auguste Paraina, a dénoncé la
de cette arrestation de son confrère
.
"On ne va pas s'arrêter, on n'a pas peur!"
, a-t-il confié à l'AFP.
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