Macron: les Européens ne doivent pas "déléguer pour l'éternité" leur sécurité aux Américains

17:357/11/2024, jeudi
AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron a affirmé jeudi à Budapest que les Européens ne devaient pas "déléguer pour l'éternité" leur sécurité aux Américains et devaient plus largement "défendre" leurs "intérêts" face aux États-Unis et à la Chine.

"C'est un moment de l'Histoire, pour nous, Européens, qui est décisif. Au fond, la question qui nous est posée, voulons-nous lire l'Histoire écrite par d'autres, les guerres lancées par Vladimir Poutine, les élections américaines, les choix faits par les Chinois en termes technologiques ou commerciaux ? Ou est ce qu'on veut écrire l'Histoire ? Et moi, je pense qu'on a une force pour l'écrire"
, a lancé le président français à l'ouverture du sommet de la Communauté politique européenne.

Très offensif, Emmanuel Macron a rappelé avoir félicité la veille le président élu des Etats-Unis, Donald Trump,
"qu'on est quelques uns autour de cette table à avoir connu, il y a quatre ans de cela, dans ses précédentes fonctions". 
Et de marteler:

Il a été élu par le peuple américain et il va défendre l'intérêt des Américains et c'est légitime, et c'est une bonne chose. La question c'est est ce que nous on est prêts à défendre l'intérêt des Européens ?

"Je pense que c'est notre priorité. On ne doit être ni dans un 'transatlantisme' qui serait naïf, ni dans la remise en cause de nos alliances, ni non plus dans un nationalisme étriqué qui ne nous permettrait pas de relever ce défi face à la Chine et aux Etats-Unis d'Amérique".

Filant une métaphore pour exhorter les Européens à être
"au moins"
des
"omnivores",
le président français a encore ajouté:

Pour moi, c'est simple, le monde est fait d'herbivores et de carnivores. Si on décide de rester des herbivores, les carnivores gagneront et nous serons un marché pour eux.

"Je ne veux pas être agressif, je veux juste qu'on sache se défendre sur chacun de ces sujets. Mais je n'ai pas envie de laisser l'Europe comme un formidable théâtre habité par des herbivores, que des carnivores, selon leur agenda, viendront dévorer"
, a-t-il conclu.

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